• Chapitre 53 : L'âme d'un partenaire

     

    - Eh bien … murmura Lya. Cosmo Entelecheia prévoyait de repasser à l'attaque sur le long terme, après la défaite contre l'ala rubra, mais l'échec risquait de se reproduire. Alors, ils ont voulu essayer quelque chose. Je ne comprends pas encore pourquoi, et j'espère l'apprendre assez vite, mais il y a quinze ans, sur un principe légèrement différent des Averruncus, ils ont créé un êt... un humain, au stade de nouveau-né. Un enfant qui grandirait comme un humain et mettrait ses capacités au service de l'organisation. Tu sais que le ki et la magie s'opposent, et généralement, se gênent, sauf en cas d'une extrême maîtrise. Et bien, pour optimiser ses capacités, ils ont fait en sorte de nullifier son potentiel magique et l'ont doté...

    - D'une réserve de ki gigantesque, compléta Yoru, horrifié. Non ... Alors ... c'est pour ça que je n'ai pas d'âme ? Parce que je suis un être créé par magie ?

    - Ça reste à voir, répondit Lya. Toujours est-il que l'ala rubra a souvent affronté Cosmo Entelecheia, et qu'ils ont découvert ton existence. Ils ont décidé de te sortir de là et de te confier à des humains de la ville de Mahora, où vivait, et vit encore, le beau-père d'Eishun. Le directeur et grand-père de Konoka, autrement dit.

    - Ça ne peut pas être vrai, murmura Yoru en s'écroulant, ses jambes refusant de le porter plus longtemps.

     

    Lya s'accroupit à côté de lui, et le serra dans ses bars, lui prodiguant tout le réconfort qu'elle pouvait. Pour la première fois, les rôles s'étaient échangés, et elle craignait de ne pas pouvoir l'apaiser.

     

    - Tu me permets d'essayer quelque chose ? murmura la jeune magicienne à l'oreille de Yoru.

     

    Il ne répondit pas, alors Lya prit sa décision. Étrangement, elle savait exactement comment arriver à ses fins. C'était instinctif.

     

    - Kyura ? appela-t-elle doucement.

     

    La netsugi sortit de sa cachette, se plaça à côté d'eux et un cercle magique apparut sous les deux jeunes gens.

    L'énergie dégagée par le pactio sembla réveiller Yoru, qui regarda Lya avec un air incrédule. Il pensa à se dégager, ne voulant pas revivre l'échec et l'humiliation de la fois précédente, mais il n'en eut pas le temps.

     

    - Aie confiance, murmura la jeune fille tendrement.

     

    Les lèvres de la jeune fille se posèrent doucement sur les siennes, et aussitôt il sentit comme une vague chaleureuse le submerger. La lumière s'intensifia jusqu'à devenir aveuglante, les enveloppant, telle une bénédiction envoyée par les astres. Puis elle disparut, laissant la lueur de la lune et des étoiles régner sur la nuit. Un silence s'installa entre les deux jeunes gens.

    Un silence complice entre un minister magi et sa magistra.

     

    - Tu vois ? fit Lya en lui tendant sa carte de pactio. Je savais bien que tu avais une âme …

    - Tu ... tu y croyais encore ? Et comment as-tu fait ?

    - Bien sûr que j'y croyais. Faire autrement aurait été au-dessus de mes forces. Quand au pourquoi du comment ... j'en sais trop rien. Tu sais, ça fait partie des intuitions bizarres que j'ai parfois, je savais exactement ce que je devais faire. Tout ce que je sais moi-même, c'est que le pactio est un contrat entre deux âmes, et que je me suis ... frayé un chemin jusqu'à la tienne avec ma magie. Mais j'ignore comment j'ai fait.

     

    Yoru observa attentivement sa carte. Il y était représenté debout, le poing tendu vers l'avant, arborant un sourire déterminé et plein de confiance. Il portait son uniforme de Mahora : un T-Shirt blanc et un pantalon noir ; et par-dessus un long manteau beige bordé de tissu bordeaux. La carte portait le numéro un, et les deux lunes martiennes, qui brillaient de leur éclat argenté sur les deux jeunes gens comme pour les protéger, étaient devenues le signe de la carte, Luna. Lya sourit en voyant que la vertu indiquée par l'objet était audacia, le courage. En effet, le courage du jeune homme l'avait sauvée, et ce plusieurs fois.

     

    - Rien de ce que je pourrais faire serait suffisant pour te remercier, déclara le jeune homme dans un souffle en l'étreignant.

     

    Lya se dégagea gentiment en secouant la tête. Elle se leva puis lui tendit la main pour l'aider à se relever à son tour.

     

    - Tu sais bien qu'il n'y pas de ça entre nous, répondit-elle. Et pour cette histoire de création, ne t'inquiète pas. Pour moi, tu restes le même Yoru.

     

    Il fit la moue, mais il était bien trop heureux pour s'inquiéter maintenant de son identité. Et Lya, fille d'Andrew et de Mitsuki, n'avait apparemment aucune difficulté à accepter un être créé par ses ennemis … Mais ce qui le gênait le plus, pour l'instant, c'était de ne pas être le fils des Yamashita.

    Mais il interrompit ses pensées en voyant Lya. Elle avait l'air heureuse, et en même temps, inquiète.

     

    - Il y a un problème ?

    - Un peu. Je … je crois qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond avec moi, soupira la jeune magicienne.

    - Raconte-moi.

    - Oui … euh … ou pas, en fait, répliqua Lya en arborant un sourire forcé, jetant un regard derrière l'épaule de Yoru.

     

    Chisame les attendait patiemment à l'entrée du balcon.

     

    - Désolée si je vous dérange. Mais le gouverneur ne devrait pas tarder.

     

    Les deux partenaires la suivirent, tendus. L'instant de vérité était proche … Qu'allaient-ils apprendre ? Qu'allait faire le gouverneur ? Avaient-ils eu raison de venir ?

    Sauf que rien n'arrivait. Le gouverneur ne se montrait pas, et avait fait parvenir un message, comme quoi il avait un empêchement et arriverait en retard. Et puis quoi encore … Excédé par l'attente, Yoru finit par inviter Lya à danser, en espérant que ça lui changerait les idées et la distrairait de ses ennuis, quels qu'ils soient. Il se sentit rasséréné quand il vit l'expression radieuse de la jeune fille.

    Aussi fut-il extrêmement frustré quand Negi les rappela au beau milieu de la danse sans se douter de rien. Un jeune homme au service de Gödel était arrivé.

     

    - Le sort s'acharne contre nous, on dirait … soupira Yoru.

    - On devrait être habitués aux interruptions, maintenant ! répliqua Lya en riant. Allons-y.

     

    Ils se rapprochèrent du reste de l'ala alba.

     

    - Monsieur Nagi, mademoiselle Lya, le gouverneur vous attends dans son bureau, annonça le jeune assistant. Vous pouvez emmener avec vous trois personnes.

    - Seulement trois ? Pourquoi ? demanda Negi.

    - C'est la coutume.

     

    La coutume, bien sûr … Asuna voulut se présenter, mais Negi refusa. Il voulait à tout prix garder la jeune fille en sécurité, et Gödel s'intéressait peut-être de très près à la princesse du crépuscule.

    Il choisit d'abord Kazumi. Negi n'expliqua pas pourquoi, mais tout le monde dans l'ala alba était au courant : Sayo avait gagné un nouveau corps temporaire grâce à l'artefact d'Haruna. Kazumi pourrait se servir du lien entre Sayo et sa petite poupée, ainsi que d'un « fil spirituel » pour retransmettre la conversation à l'équipe entière. Et, journaliste dans l'âme, elle avait de quoi tout enregistrer.

    Puis vint Nodoka. Évidemment, avec son diarium ejus, elle serait plus qu'utile. Il n'était pas dit que le gouverneur n'essaierait pas de mentir. Enfin, Negi choisit Chisame, qui protesta mais finit par accepter. C'était à prévoir, ils avaient fait la quasi totalité du chemin jusqu'à Ostia ensemble, et le jeune magicien avait une confiance inébranlable dans ses jugements.

     

    - Désolé, Lya, si tu voulais emmener quelqu'un d'autre … s'excusa Negi, se rendant compte que la jeune fille n'avait rien dit.

    - Non, je te fais confiance. Gira, s'il-te-plaît, je te confie Kyura. Yoru, je t'en prie, protège tout le monde en cas de soucis.

    - Bien sûr.

     

    Puis les cinq invités suivirent l'assistant du gouverneur. Celui-ci, sur le chemin, glissa une légère allusion au village détruit de Negi, ajoutant qu'il enviait le jeune magicien puisqu'il avait réussi à surmonter cette tragédie et à s'entourer d'amis fidèle. Lya ne comprit pas cette allusion, ni comment le jeune homme pouvait être au courant pour ça, jusqu'à ce que celui-ci pousse la porte du gouverneur.

    Aussitôt, les jeunes gens furent plongés dans un paysage de désolation. Un village, anéanti par les flammes, envahi par les démons. Un village aux défenses annihilées. Aux habitants transformés en pierre.

     

     

    ***

     

     

    Xyn regarda en arrière, vers la salle de bal, Ren à ses côtés, tandis que l'ala alba rejoignait une terrasse déserte.

     

    - Vous venez ? firent les jumelles, qui l'attendaient. Tout le monde sort pour la retransmission.

    - On arrive, on arrive.

    - Vous voulez lui dire au revoir ? demanda Illonya. Allez parler à Theodora, on vous racontera ce que vous raterez, tant que vous arrivez avant la fin …

     

    Xyn secoua la tête en souriant.

     

    - Non, non. Elle comprendra. Nous appartenons à l'ala alba, maintenant. On ne peut pas se permettre de s'éparpiller comme ça avant une mission si importante. Après tout, dès que c'est fini, on affronte Cosmo Entelecheia.

     

    Bien sûr, elle ignorait que tout ne se passerait pas comme prévu …

     

     

    ***

     

     

    - Le village natal de monsieur Negi ?! s'exclama Nodoka, stupéfaite.

    - Qu'est-ce que ça veut dire ?! s'écria Chisame.

    - Allons, ne vous inquiétez pas, répondit Kurt Gödel. Ce n'est qu'une projection, rien d'autre.

    - C'est ça, rien d'autre, murmura Lya entre ses dents.

    - Bienvenue, Negi Springfield, Lya Aemilia.

     

    Le gouverneur semblait fier et sûr de son coup. Il préparait quelque chose, forcément, mais quoi ?

     

    - J'ai voulu clarifier notre sujet de discussion. Tu es venu, Negi, pour avoir des réponses, mais … lesquelles ? Les secrets du monde magique ? Les buts de Cosmo Entelecheia ? Qu'est devenue ta mère ? Et ton père ?

     

    « Ce type maîtrise totalement la situation, songea Chisame en grinçant des dents, ils nous mène à la baguette ! ». En effet, à chaque question, Negi tiquait. Légèrement, mais il réagissait. Gödel les dominait, et il le faisait savoir.

     

    - Non, ce n'est rien de tout cela ! Tu veux connaître ton véritable ennemi. Qui donc a lâché ces hordes de démons déchaînés et sanguinaires sur ton village ?! C'est ça, ce qui t'intéresse véritablement. Tu veux accomplir ta vengeance !

     

    Lya faillit répliquer. Mais le gouverneur la prit de court. Une autre scène se superposa au village, sur le côté. Une rue déserte, un tunnel de lumière. Deux jeunes voyageuses, un inconnu qui les attendait. Puis les flammes, noires, destructrices. Le gouverneur leur montrait l'assassinat d'Alsia.

    Alsia disparut pour réapparaître devant le démon.

     

    - NON !!! hurla Lya, totalement subjuguée par la scène.

     

    Le dos d'Alsia se teinta de rouge, transpercé par une épée. Elle tomba mollement au sol.

    Lya sembla alors se rendre compte qu'il ne s'agissait que d'une projection. Elle gronda, prête à parcourir les quelques mètres qui la séparaient de Gödel pour lui sauter à la gorge.

     

    - Attends ! s'écria une voix dans sa tête. Ne rentre pas dans son jeu, il n'attend que ça ! Je t'en prie, calme-toi !

     

    Yoru. Il se servait de leur pactio pour la contacter. Malheureusement, le contact cessa, interrompu par des barrières que Gödel avait mises en places, et qu'il renforça d'un signe. Mais c'était suffisant. La jeune fille sentit ses muscles se détendre. Elle se força à respirer calmement, à imposer à son esprit l'image de l'ala alba, qui les regardait, et qui les soutenait.

     

    - Lya, pour toi, n'est-ce pas la même chose, au fond ? Plus que de retrouver tes parents, ne veux-tu pas te venger de Ragnarök ?

    - Fichez-moi la paix avec eux ! grogna Lya, se retenant de bondir.

     

    Le gouverneur dut voir qu'il n'avait pas assez de prise chez elle, car il retourna à Negi, plus jeune, encore plus impressionnable.

     

    - Cet ennemi … serait-ce Fate Averruncus ? Les démons ? Le magicien du commencement ? Ce serait logique, pourtant la vérité est plus complexe.

     

    Il tournait autour du pot. Jouait avec leurs nerfs. À la longue, Negi n'allait pas tenir.

     

    - Le vrai coupable … C'est nous. Nous, le sénat de Megalomesembria.

     

    Negi perdit le contrôle. Ses yeux devinrent fous. Et il bondit sur le gouverneur, l'envoyant valser à plusieurs mètres. La scène sembla devenir un véritable cataclysme, des parties du sol volaient, brisées et projetées par la magie de Negi. La magia erebea décuplait ses forces, au fur et à mesure que la douleur de la perte de ses proches s'insinuer dans son esprit.

    Nodoka vérifiait les pensées du jeune magicien. Ce n'était pas beau à voir. Les pages du journal se remplissaient de mots haineux d'un noir insidieux dont l'encre semblait couler, pleine de malice.

    Du côté de la projection, un Negi de quatre ans apparut, cerné par des démons. Même si ce n'était qu'une projection, les fille s'inquiétaient. Pourtant, il y avait suffisamment à faire avec le vrai Negi. Une espèce de brouillard noir lugubre commençait à entourer le jeune magicien. Puis disparut progressivement.

    Une vision d'horreur s'imposa alors aux jeunes filles. À la place des pieds de Negi se trouvaient des pattes noires griffues. Le symbole aux arabesques tortueuses de la magia erebea luisait au-dessus de bras bestiaux, se terminant par une mains pourvue de grosses griffes. Une épaisse et longue queue s'agita, et les cheveux de Negi s'allongèrent soudainement, comme doués d'une vie propre, ondulant tel un serpent.

    Negi était devenu un démon. Un monstrueux démon entièrement noir. La magie du chaos avait pris l'ascendant.

    Gödel continuait sa provocation, comme pris par la folie. «Il veut vraiment mourir ou quoi ?! », songea Lya, horrifiée. Les pensées de Negi continuaient d'envahir le journal de Nodoka, coulant le long des pages comme un magma visqueux de lettres et de haine.

    Nodoka hurla. Le démon se prépara à bondir. Et sur la projection, un homme apparut : Nagi Springfield.

     

    - Incroyable … murmura Lya.

     

    Ce n'était qu'une projection, mais cela restait impressionnant : Nagi avait arrêté le poing d'un démon quatre ou cinq fois plus grand que lui, défendant son fils de quatre ans, d'une seul main. Cette scène semblait avoir interpellé le démon de la magia erebea, qui hésita. Les filles en profitèrent, et l'attrapèrent à bras-le-corps pour l'arrêter. Toutes les quatre. Enfin presque. Il manquait Chisame, qui, quand le démon sembla retrouver une partie de ses esprits et reconnaître ses amies, lui asséna une formidable claque.

    La couleur de la peau de Negi s'éclaircit légèrement, signe qu'il retrouvait ses esprits et repoussait la magie du chaos.

     

    - C'est quoi, cette mentalité ?! le rabrouait Chisame. OK, on ne peut pas comprendre ce que tu as ressenti ce jour-là, ni les semaines et les mois suivants. Mais je refuse de croire que tu n'as été habité que par la vengeance !

    - Negi, regarde-toi, renchérit doucement Lya. Tu es manipulé, comme il a tenté de le faire avec moi. Seulement, il s'est moins acharné sur moi. Ne m'aurais-tu pas arrêtée s'il m'avait eue ?

     

    Leur attention fut attirée par l'illusion de Nagi. Il confiait son bâton à son fils, accroupi près de lui et caressant ses cheveux avec affection. Ce Nagi-là n'était ni impulsif, ni immature. C'était un père aimant. Déchiré par la distance qui le séparait de son fils.

    Nagi disparut dans le ciel, et quelques mots en blanc apparurent sur les pages entièrement noires de Nodoka. « Papa … un jour … toi et moi … ». Ces mots résonnaient comme une promesse, et dans son cœur, Lya faisait le même serment.

     

    - Vous êtes dignes d'être ses partenaires, retentit la voix de Gödel. Vous venez de contrecarrer mon plan.

    - Et que cherchez-vous, au final ? demanda Kazumi, d'une voix calme mais d'où pointait une colère froide.

    - Hé hé … C'est bien simple. Je veux que Negi deviennent notre allié.

    - Vous êtes mal barré, ne put s'empêcher de répliquer Lya.

     

    Le gouverneur claqua des doigts, et aussitôt le décor changea pour devenir l'espace. Puis changea, encore et encore, tandis qu'ils flottaient dans le vide.

     

    - Voici la puissance militaire la plus importante du monde magique : Megalomesembria. Et son organe suprême, le Sénat. Voici nos ennemis. Le magicien du commencement, qui serait anéanti … lui aussi est notre ennemi, à nous tous les êtres humains. Et avec lui ses héritiers, Cosmo Entelecheia. Hellas est aussi un obstacle à notre projet. Et nous devons vaincre chacune de ses puissances. Ainsi, nous pourrons sauver les soixante-sept millions d'humains de ce monde.

    - Hey, mais vos ennemis … l'interrompit Chisame. C'est le monde entier !

    - Oh, non, railla Lya, il manque Ariadne !

     

    Mais Nodoka, fidèle à sa réputation, remarqua quelque chose :

     

    - Vous avez parlé du Sénat de Megalomesembria … pourtant, vous en faites partie, non ?

    - En fait, nous n'avez rien à voir avec ce qu'il s'est passé au village de Negi, si ? devina Kazumi.

    - Qui sait ?

     

    Mais Kazumi avait raison, comme le découvrit Nodoka. Lya crut enfin comprendre le gouverneur. C'était un plan extrêmement dangereux, mais plutôt bien pensé. Avec la première projection, Gödel avait attisé la haine de Negi envers le Sénat, l'avait provoqué, inlassablement. Puis lui avait proposé de s'allier en lui désignant le Sénat comme un ennemi commun.

    Soudain, le décor changea à nouveau. Il représentait un bâtiment flottant dans le ciel, un bâtiment qu'Haruna avait déjà repéré dans les ruines d'Ostia : le palais des gardiens du tombeau. Celui-ci était parcouru d'explosions. Il y eut comme un zoom, et ils virent le magicien du commencement, une espèce de silhouette encapuchonnée, combattu par Nagi.

     

    - Je me doutais que ce ne serait pas facile, j'ai donc préparé ce petit film à votre intention. Il a toute les chances de vous intéresser, tous les deux, annonça-t-il à Negi et Lya.

     

    Nagi avait beaucoup de difficultés. Le magicien du commencement ne semblait pas faiblir, mais il n'avait pas l'air de pouvoir répliquer correctement non plus. Il se contentait de parler, de pointer la faiblesse des humains et de parler du seul salut des âmes selon lui. Nagi, lui, hurlait et lui ordonnait de se taire.

     

    - Ne … sous-estime pas … les êtres humains !!! s'époumona Thousand Master en projetant sa lance de foudre.

     

    Le sort toucha sa cible avec célérité et force, et le magicien du commencement se dissipa dans un ultime éclair.

     

    Le paysage changea. Il montra la vaste terrasse sur laquelle attendait l'ala alba en ce moment-même. Nagi y observait la ville d'Ostia en liesse. Cela devait se passer quelques heures à peine après son combat, car il lui restait une légère blessure au coin de l’œil gauche. Arica s'approcha derrière lui. La princesse semblait soucieuse … pourtant la paix était revenue. Nagi commença à lui faire la discussion, en riant, mais elle ne répondait pas, ne faisant que l'écouter. Puis elle l'interrompit.

    Et fit quelque chose qui surprit Nagi, autant que les jeunes qui assistaient au film. Elle l'étreignit par derrière, elle la princesse froide et distante qui érigeait sans cesse des barrières autour de son cœur.

     

    - Nagi, je t'en prie … murmura-t-elle, une larme discrète coulant le long de sa joue. Reste encore un peu auprès de moi …

     

    Comme à son habitude, Nagi tourna la situation en dérision, espérant la faire sourire, mais la tentative était vouée à l'échec. Au contraire, la princesse se renferma sur elle-même.

     

    - Fais comme si je n'avais rien dit. Je ne peux plus me laisser aller maintenant. Je vivrai seule.

    - … Hein ? Eh ! Princesse !

    - Je ne suis plus une princesse.

    - Attends, princesse !

    - Ne te l'ai-je pas dit ? Je suis la reine de Vespertatia, maintenant.

     


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