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Chapitre 56 : Retournements
- Attendez, il vient de dire quoi, là ? s'exclama Fumika.
- Que ma sœur, dans l'époque d'Alsia, a été ... tuée ... par Ragnarök, répondit Xyn dans un souffle.
- Ils sont si forts que ça ? s'étonna Ren. Je veux dire, pour passer les défenses d'Andrew Aemilia et les autres ?
- Oh oui, soupira Gira. Ne t'y méprends pas, nous avons seulement eu beaucoup de chance quand nous avons sorti Lya de là. Ukyo serait intervenu avant, Invidia aurait été là, nous n'en serions pas ressortis vivants.
- En plus, l'ala rubra était diminuée, je te rappelle, ajouta Kotarô.
***
- Je ne vois pas en quoi ma vie aurait changé quoi que ce soit dans l'histoire, objecta Lya, sa voix légèrement tremblotante.
- C'était un pari risqué, en effet, répondit le gouverneur. Ils ont tous placé beaucoup d'espoirs en toi.
À ce moment, Nodoka jeta un regard alarmant à Lya. Cet échange, ignoré de tous, eut vite fait de conforter la jeune magicienne dans ce qu'elle pensait. Le gouverneur occultait une partie de la vérité, le rat de bibliothèque le percevait nettement avec son artefact. Restait à savoir sur quoi exactement il mentait ... Nodoka lui adressa un autre regard, le même que lorsque Lya avait cherché à savoir ce que le gouverneur savait sur Yoru. D'accord, Nodoka lui expliquerait après l'entrevue ... Lya fit donc comme si elle n'avait rien compris et attendit la suite.
- Ils espéraient que tu saurais, comme Nagi et Negi, rassembler des compagnons, des partenaires de combat, et que tu saurais vaincre au moins un Averruncus. Tu t'es déjà légèrement engagée sur cette voie-là puisque tu es devenue une élémentale, parmi les seuls qui existent aujourd'hui.
Il attendit quelques secondes, puis reprit, d'un ton solennel :
- Alors, veux-tu te joindre à moi pour réaliser et ta vengeance envers ceux qui t'ont volé quatre ans de ta vie, et la mission qui t'a été confiée ?
Lya jeta un regard légèrement perdu et indécis à Negi. Malgré le fait que le gouverneur mentait, ce qu'il disait était tentant …
Le gouverneur vit qu'il aurait besoin de convaincre Negi aussi.
- Et toi, qu'en as-tu pensé, Negi ? Des crimes du sénat ... et de tout ce que tes parents ont fait pour ce monde ?
- Venez-en au fait, répliqua Kazumi.
- Au fait ? Je veux simplement que Negi prenne connaissance de tout cela ... pour qu'il puisse prendre la suite de ses parents ! Negi, combats avec moi ! C'est la conclusion logique de ton voyage !
Negi sembla pensif un moment. Gödel en profita pour continuer son travail de manipulation.
- Allons, pourquoi hésiter, Negi ? Le sénat est un ennemi naturel, pour toi ... avec ce qu'ils on fait à mademoiselle Arica, simplement pour annexer Ostia et obtenir le pouvoir de la princesse du crépuscule ... Et ils t'ont visé toi, son orphelin, après leur échec ... tu pourrais te venger et rétablir l'honneur de ta mère ! Mais tu pourras aussi construire un nouvel avenir, poursuivre un idéal ... Rejoins-moi, pour le bien de ce monde !
***
Pendant ce temps, le reste de l'ala rubra discutait de la fin du film. Ils avaient été rejoints par Yue, toujours aussi amnésique, et ses trois amies d'Ariadne, la déléguée Emily, Beatrix la fidèle équipière de cette dernière, et Collette, la première amie de Yue.
La jeune amnésique réfléchissait d'ailleurs au statut de Negi :
- Si ce film raconte la vérité, alors monsieur Negi1 est un personnage très important de ce monde …
- Explique-toi, Yue, lui demanda Haruna.
- Déjà, c'est le fils du grand héros, Nagi, et de la reine du malheur, Arica ... Mais on dit que la première reine du royaume de Vespertatia, de la famille royale la plus ancienne du monde, était Amateru, la magicienne des contes de fées. Vous savez, c'est la magicienne représentée sur la statue qui illustre le pactio. Mais selon la légende, c'était la fille du dieu créateur. De par son sang, elle aurait possédé un pouvoir étrange, la magie des temps immémoriaux ... Mais c'est aussi le cas de ses héritiers.
- La fille d'un dieu ? objecta Ren, perplexe.
- Oui. Lors de la dernière guerre, la légende s'est avérée vraie, puisque Cosmo Entelecheia a utilisé le pouvoir de cette lignée, celui de la princesse du crépuscule, comme une arme. Donc, si monsieur Negi est le dernier descendant de cette lignée, cela lui donne certainement une importance capitale.
Soudain, Sayo apparut sous sa forme d'esprit, traversant le sol de la terrasse. Ayant assuré la liaison entre le groupe de Negi et l'ala rubra, elle s'enquit de la qualité de la transmission.
Puis elle expliqua ce qu'il se passait maintenant avec le gouverneur. Sayo avait stoppé la communication, car Kazumi sentait que bientôt, la situation changerait, d'une manière ou d'une autre, et qu'il faudrait se préparer à quitter l'endroit en vitesse au cas où. Le fantôme leur apprit la possibilité d'une alliance avec Kurt Gödel, nouvelle qu'Asuna n'aima pas.- Une alliance avec ce pervers à lunettes ? Et puis quoi encore ?!
- Je ne suis pas certaine que cet homme soit si mauvais que ça ... objecta Konoka d'un air rêveur. Il avait l'air de beaucoup aimer mademoiselle Arica !
- Qand même !
- Moi, intervint Haruna, je pense que c'était un type honnête mais que la société l'a corrompu, ça expliquerait le changement. Mais, quoi qu'il en soit, nous devons nous préparer à fuir, au cas où les négociations n'aboutissent pas. Toi aussi, Yue, tu viens avec nous !
***
Rakan menait. Oui, il avait pris un avantage indéniable, contre cet Averruncus de la Terre qui avait été créé pour être un combattant invincible.
Il menait. Ou, plutôt, cela avait été vrai une seconde auparavant. Car la suivante, son adversaire quasi vaincu l'attendait, assis à l'abri du soleil sous un kiosque, un tasse de café à la main, dans son complet blanc impeccable, le tout dans une prairie idyllique. Pas de blessures, rien. Aucune trace d'épuisement.
Rakan ne comprenait pas, et il détestait la tournure que prenait la situation. Il sentait que la prairie, ni quoi que ce soit d'autres, n'était pas une illusion. Mais il n'avait pas senti de téléportation.
- Je vous souhaite la bienvenue, Jack Rakan, annonça Fate. Voudriez-vous un café ?
L'Averruncus fit une légère pause. Il savait exactement ce à quoi son adversaire pensait ... Il ménagea son petit effet, faisant apparaître un objet de la taille du bâton de Negi ou de celui de Lya. Il s'agissait d'une clé ocre en métal, surmontée du globe martien.
- Vous avez raison, reconnut-il, cet espace est réel ... enfin, non, pour être précis, il s'agit d'une illusion, au même titre que ce monde …
Il parla ensuite du paysage, de la guerre qui l'avait détruit, et de la vie de gladiateur de Rakan.
Celui-ci tenta d'attaquer. Et se retrouva assis, une tasse de café dans les main, indemne. Comme si leur combat n'avait jamais eu lieu.- Notre affrontement était amusant, déclara Fate. Mais le fait est que j'ai une mission à remplir ... Donc je me suis permis d'utiliser la seule chose contre laquelle vous êtes impuissant : la magie du commencement ... et celle de la fin du monde. La Réécriture. Je suis peut-être une marionnette ... mais vous ne valez pas mieux, et les marionnettes ne peuvent aller à l'encontre de leur créateur !
Soudain, une silhouette noire, encapuchonnée, apparut derrière la clé de Fate. Une puissance infinie en émanait, et Rakan lui-même se surprit à trembler. Il la reconnut instantanément, comme il reconnut le pouvoir de Fate. La loi du créateur, initiée par le magicien du commencement.
Mais c'était impossible. Ce pouvoir aurait dû être scellé, depuis des années ... Sauf si ... la petite princesse …Il attaqua. En vain.
***
- Alors, Negi ... As-tu pris ta décision ? T'allieras-tu avec moi ?
Chisame grinçait des dents, angoissée. Negi marchait dans son jeu. De plus, elle avait pensé que Lya saurait peut-être empêcher le jeune garçon de tomber dans le piège, mais l'élémentale l'avait déçue, en s'y jetant presque tête la première.
- Oui, répondit Negi. Je me joins à vous.
Lya, le cœur battant à tout va, essayait de résister à la tentation de faire de même, mais elle n'y parvenait pas. Le gouverneur avait trouvé les bons mots pour la mettre dans sa poche ... Car oui, avec lui, elle pourrait débusquer Ragnarök !
Elle inclina la tête en signe d'accord.
- Oh ? fit le gouverneur, sincèrement surpris. Tous les deux ?
- Hey ! Vous deux ! s'exclama Chisame. Attendez !
Negi l'ignora, et posa ses conditions :
- En échange, promettez-moi que mes amis ne seront pas mis en danger, et que nos avis de recherche seront annulés.
- Bien sûr, répondit le gouverneur, trop heureux de les avoir convaincus pour refuser. Je peux même te l'assurer par un contrat ! En revanche ... désormais, vous devrez agir ici, donc il vaudrait mieux que vous restiez dans ce monde …
- Negi ! Il veut profiter de toi ! Lya, dis quelque chose ! s'écria Chisame, excédée.
Lya ne répondit pas. D'un côté, elle se sentait honteuse, mais de l'autre, elle avait ses raisons ... restait à le faire comprendre à Yoru. Rien que cela la faisait hésiter, mais elle rangea ce problème dans un coin de sa tête.
- Je sais, Chisame. Mais mon but, c'est que tout le monde retourne à Mahora sain et sauf ... et si c'est le seul moyen …
Chisame protesta à nouveau. Rien n'y fit.
- Monsieur le gouverneur, nous laisseriez-vous rentrer à Mahora, brièvement ?
- Bien sûr. Faire vos adieux est très important, je ne suis pas inhumain.
Lya tressauta à la mention des adieux, mais elle s'obligea à ne pas le montrer. Elle faisait ce qu'elle avait à faire - du moins voulait-elle s'en convaincre.
- Vous avez pris la bonne décision, je n'en attendez pas moins de vous, enfants de l'ala rubra.
***- Ils ont accepté ?! s'écria Camo, ahuri.
Sayo, sentant que quelque chose n'allait pas, avait rétabli le système vidéo qui leur montrait le bureau du gouverneur. L'ala alba au grand complet avait donc entendu Negi.
- Il faut les en empêcher ! protestèrent Asuna et Yoru en chœur, catastrophés.
- Attendez, les tempéra Haruna. On peut voir les choses sous un autre angle. Pour Negi, c'est l'occasion de nous protéger.
- Mais …
Ils n'eurent pas le temps de débattre plus longtemps : sur l'écran, les deux jeunes magiciens s'apprêtaient à sceller l'accord.
***
- Bien, fit le gouverneur en préparant le contrat. Ce soir je vous présenterai comme "l'homme aux mille incantations", le fils de Thousand Master, et comme la dernière élémentale, la fille d'Andrew Aemilia. Pour l'identité de vos mères, je l'annoncerai aussi, mais à un meilleur moment …
Un bureau apparut au milieu de la prairie, le décor du village de Negi étant réapparu après le film.
- Il vous suffi de signer ici, les invita Gödel.
Negi s'avança en premier et s'empara d'une plume. Il fit mine de commencer à signer, puis s'interrompit et reprit la parole avec un grand sourire :
- Pourrais-je poser une dernière question ? Puisque nous allons nous associer, je suppose que ce n'est pas un problème ?
- Vas-y.
- J'aimerais connaître ... votre but.
- Mon but ? répéta Gödel, étonné. Je te l'ai dit, je veux que vous nous rejoignez et …
- Je ne parle pas de ça, l'interrompit Negi. Je parle de votre véritable but. Vous avez parlé de sauver le monde, tout à l'heure.
- Je vois ... Tu veux connaître la vérité sur notre monde ? Et bien, je vais te l'apprendre ! La vérité, c'est que …
Negi le coupa à nouveau, en cessant la comédie. Son grand sourire fondit comme neige au soleil, et il asséna la suite avec la plus grande conviction dont il pouvait faire preuve :
- C'est que le Mundus magicus, ce monde artificiel construit sur Mars, s'apprête à disparaître !
Le gouverneur, eut un mouvement de recul, ahuri.
- Comment peux tu ... ?! s'exclama-t-il sans comprendre. J'ai veillé a garder cette information secrète ! Qui te l'a dit ? Albireo Imma ?!
- Non, j'ai ma propre source d'information, répliqua Negi.
Lya comprit immédiatement. Chao ... celle qui se disait martienne, qui venait du futur pour empêcher une tragédie !
Le gouverneur, malgré son trouble, sembla se reprendre.
- Très bien ! Puisque tu es au courant, tu ne devrais pas hésiter ! Signe donc !
- Pardon ? Mais, monsieur ... je n'ai pas encore posé ma question …
- Mmh ?
- Quand vous avez évoqué cette crise, tout à l'heure ... vous avez parlé de sauver soixante-sept millions d'êtres humains. Pourquoi pas tout le monde ?
Negi expliqua ensuite que la population humaine s'élevait à cinq cent millions d'individus, dans ce monde, et qu'en rajoutant les semi-humains de l'empire, on arrivait à un virgule deux milliards d'habitants.
- Soixante-sept millions, c'est ce que représente votre pays, Megalomesembria. Pourquoi cette distinction ? Mon père …
Il adressa un coup d’œil entendu à Lya, et reprit.
- Nos parents, eux, auraient certainement répliqué, en riant, qu'il fallait sauver tout le monde ! s'exclama-t-il, déterminé.
- Je confirme, continua Lya en se souvenant de sa vision. Mes parents, Arianna, Alsia ... tous pensaient que ce monde pouvait être sauvé ! Alors pourquoi ?
- Il y a bien une raison, répondit le gouverneur, ennuyé. Mais vous risqueriez de ne pas comprendre.
- Non, aucune raison n'est valable ! rétorqua Negi. Vous nous avez demandé de suivre les traces de nos parents ... Mais jamais ils n'accepteraient votre solution !
- Ils n'abandonneraient jamais ce monde ! l'appuya son amie élémentale.
- Et le garçon que vous étiez il y a vingt ans non plus, asséna le fils de Nagi. Que s'est-il passé, qu'avez-vous appris ?
Le gouverneur perdit son calme.
- Je crois que les mots ont leur limite ... je vais devoir vous faire comprendre par la force …
***
- Les négociations ont échoué, constata Haruna avec un certain plaisir. On va devoir décampé ! Kû, Yoru, Kotarô ! Comme prévu, vous vous occupez de Negi et des autres !
- Attendez, fit une voix derrière eux. Le gouverneur est un vieil ami à moi ... Kotarô, permets-moi de te remplacer.
***
Negi s'excusa brièvement auprès de Chisame, qui préconisait la méthode douce, puis appela à lui sa magia erebea, se transformant en foudre. Lya, elle, se plaça en retrait aux côtés des filles.
- Je suis incapable de faire équipe avec lui, chuchota-t-elle pour toute explication, la différence de niveau est trop grande. Je le gênerais.
Le gouverneur tenta de transpercer Negi. Sous sa forme de démon, celui-ci serait mis en danger par les arcanes shinmei. Mais il ne trancha qu'un leurre. Bientôt, ce fut même une armée de clones qui l'attaqua. Mais, maniant un sang-froid et une technique impressionnants, Gödel s'en débarrassa sans grand soucis.
Après une énième explosion, la poussière disparut, laissant voir Negi sous forme humaine, qui maîtrisait son adversaire, le menaçant d'une lame de foudre. Il avait utilisé son seul avantage contre l'épéiste shinmei, sa puissance magique.
- Désolé, mais je ne m'associerai pas à vous.
- Moi non plus, renchérit Lya.
- Pourtant, pour accomplir vos vengeances …
- Nous avons déjà nos camarades, rétorqua Negi. Et la vengeance n'a jamais été mon objectif, pas plus que celui de Lya ... du moins pas le principal.
- Vraiment ?
Negi faiblit à ces mots, et la magia erebea reprit le dessus, continuant de le consumer. Gödel fit mine d'attaquer. Lya réagit, et fusa pour protéger son ami. Elle était rapide. Malheureusement, pas assez pour son adversaire, qui lui tordit le bras dans le dos et la menaça avec sa lame, l'empêchant de bouger. Il raffermit sa prise, conscient qu'elle était peut-être capable de s'échapper.
- Il n'est jamais bon de se mentir à soi-même ... Et tu dis que ton père ne renoncerait pas ? continua-t-il comme si de rien n'était. Alors pourquoi n'est-il pas là, maintenant ? Pourquoi es-tu seul ?!
- Lâchez Lya !
- Réponds.
- Je ne suis pas seul ... murmura Negi, luttant contre la possession. J'ai des amis, des alliés ... et je crois en mon père …
- Nagi a échoué ! s'écria Gödel, la patience à bout. Regarde la vérité en face !
- Alors je terminerai ce qu'il a commencé !
- Dans ton état ? Regarde-toi ! Tu ne peux pas te protéger, ni protéger tes camarades ! Ton amie est là, sous tes yeux, et tu es incapable de me la reprendre !
À ces mots, Lya gronda, détestant le rôle de l'otage stupide. Le gouverneur la sous-estimait, elle pouvait s'échapper et son labyrinthe, par incantation à retardement, était prêt, mais elle était loin d'être sûre qu'elle aurait l'avantage.
- Tu ne peux même pas d'échapper de l'illusion que j'ai créée ! Alors, comment …
À peine eut-il parlé que le ciel illusoire commença à se craqueler. Le paysage entier s'effondra, laissant apparaître le gigantesque bureau de Gödel.
- Seul ? Vraiment ? ironisa Chisame, son artefact et ses esprits électroniques flottant autour d'elle.
Elle venait de cracker la magie informatique sophistiquée du gouverneur ! Il s'en servait pour l'illusion, comme pour différents barrières, ce qui laissait le bureau sans défense.
- Comme il vous a dit, continua le génie de l'informatique, il a des amis, des équipiers !
- La vérité, enchaîna Kazumi, c'est que nos compagnons nous observent depuis tout à l'heure …
- Yoru, maintenant ! appela Lya par télépathie.
Le plafond se craquela, attirant l'attention du gouverneur. Lya en profita pour s'échapper d'un brusque pivot, déviant la lame d'un kunaï – Gira n'était plus la seule à s'armer. Yoru bondit de l'étage supérieur, et le gouverneur n'évita le coup que de justesse.
- Kû, à quinze mètres de ma position ! s'exclama Kazumi.
Un mur s'effondra à son tour, et un énorme bâton, de deux mètres de diamètre, fusa vers leur adversaire pour le heurter violemment. Gêné par Yoru, il ne put esquiver. Le bâton rapetissa jusqu'à faire la taille de celui de Lya, et Kû apparut. Il s'agissait de son artefact, un bâton de métal qui changeait de taille à volonté. Lya lui jeta un regard ahuri : quand avait-elle trouvé le temps de conclure un pactio ?
Passablement énervé, le gouverneur voulut repasser à l'attaque. Il reçut un coup de pur ki, et un nouveau combattant se joignit à l'affrontement.
- Takamichi ?! s'exclama-t-il, effaré.
Car c'était bien Takamichi T. Takahata, le professeur de Mahora, proche de Negi ! Il avait dû traverser le port-portail à la dernière minute …
- Ça faisait longtemps ... dit l'intéressé pour toute réponse, avant de s'adresser à Negi et Lya. Comme ça, vous comptez succéder à vos parents ? Ça fait naître en moi des sentiments contradictoires ... mais je suis heureux de l'apprendre.
Puis il leur ordonna de battre en retraite.
- Comme vous le savez, je le connais bien. Ne vous en faites pas.
Ils acceptèrent, mais avant de partir, Nodoka voulut poser une dernière question, son artefact à la main.
- Monsieur Kurt Gödel ! Révélez-nous le secret de ce monde, la raison pour laquelle on ne peut pas sauver tout le monde ! Je vous en prie !
Puis, sans prendre la peine de voir la réponse dans son journal, elle courut à la suite des autres.
1 Yue étant très formelle, de base, et amnésique de surcroît, elle l'appelle monsieur …
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