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Chapitre 49 : Bouleversements
Parfois, dans la vie, il y a des ratés. Des choses qui surviennent, comme ça, sans prévenir, et bouleversent une existence, tel le ciel qui s'écroulerait sur une vie innocente. Et quand cela arrive, il n'existe qu'un seul moyen de continuer à vivre. Se battre. Aller de l'avant. Peu importe la douleur et le désespoir. Accepter la réalité, accepter ses faiblesses. Et les surmonter. Abandonner, perdre courage, se voiler la face, c'est perdre face à ce destin qui se joue de nous.
Mais parfois, perdre semble la solution la plus facile. La moins douloureuse.
***
Gira bondit, esquiva des flèches de glace, et incanta.
- Pro Ragnarök … Qu'un éclair de ciel vide d'orage te fauche ! Hache foudroyante !
Lya ramena son bras droit devant elle dans un mouvement circulaire, à l'horizontale. Alors que le sort de foudre n'était plus qu'à deux mètres d'elle, un arc de glace vint se placer devant elle et la protégea. D'un quick move, elle se rapprocha de la démone, arma de ki sa jambe droite et l'abattit au flanc de Gira. Bien sûr, elle s'attendait à ce que son amie bloque son attaque, et effectivement, l'offensive ne porta pas. Mais un autre arc passa deux mètres derrière la démone. Lya esquiva la contre-attaque, pivota pour se donner plus de force, et visa le dos de son adversaire avec son genou. Là encore, elle échoua. Gira se retourna, et Lya ne peut esquiver que grâce à ses réflexes, qui lui ordonnèrent de se baisser au dernier moment. Puis elle bondit juste après l'offensive, se retrouvant au-dessus de la démone. Elle se servit de son poids pour abattre son pied sur son adversaire, qui para de justesse.
Gira décida de mettre de la distance entre elles, elle faillit reculer mais ses sens l'avertirent que plusieurs arc de glaces successifs, peu espacé et fusant dans toutes les directions, fruits des nombreux pivots et esquives de sa protégée, barraient la route. Les deux adversaires étaient maintenant totalement cernées par ce qui ressemblait à des arabesques de glaces. La démone sourit à l'idée que son amie ait enfin acquis un style bien à elle. Elle était devenue une élémentale, qui virevoltait, dans une danse mortelle dans laquelle chaque geste était important et servait à dresser son labyrinthe de glace, duquel l'adversaire ne devait jamais ressortir.
Puis son sourire se transforma, et devint une expression marquée, peut-être pour la première fois, par la volonté de défi. Elle avait vu Lya progresser, et ça lui donnait envie de la tester, de passer à la vitesse supérieure, et de voir jusqu'où sa protégée arriverait à la surprendre.
- Prépare-toi … murmura la démone, un sourire enthousiaste collé sur le visage.
L'espace d'un instant, elle sembla se draper d'ombre. Ses ailes et sa queue émergèrent du bas de son dos, tandis que des cornes apparaissaient hors de sa chevelure. La démone était de sortie.
Lya remarqua la transformation avec un sourire crispé, l'air de penser « zut ! ». Elle appela à elle son artefact.
- Glacies et lux alas rubras protegant …
Gira fondit sur elle, et Lya esquiva de justesse. La démone ne s'arrêta pas, et fonça tout droit. Elle bondit au dernier moment, et se servit de la glace pour faire demi-tour. « Glacialis paries », pensa la magicienne de glace, et une barrière vint la protéger. Gira s'appuya sur ce bouclier pour passer au-dessus de son adversaire. Elle avisa un arc de glace qui passait au-dessus à quelques mètres, l'utilisa pour changer de direction, et fondit sur Lya depuis le ciel.
Lya roula sur le côté, puis lança son kunaï aux pieds de Gira.
- Nivis casus !
Le sort explosa, masquant la quasi totalité du labyrinthe de glace, et les deux adversaires avec. Cela ne servait pas à grand-chose, contre Gira. Sauf dans un cas. La neige et la poussière se dissipèrent, et deux Lya en émergèrent. Deux Lya, de puissance égale. Gira ignorait donc laquelle était la vraie et laquelle était le clone.
Gira tendit le bras, aussitôt un tir de magie démoniaque fusa vers l'une des deux, tandis que la démone s'occupait personnellement de la deuxième. La magie démoniaque disparut, mais sa cible était toujours là, protégée par une barrière de glace. En contre-partie, la présence magique de la Lya qu'affrontait Gira au corps à corps avait considérablement baissé. La démone feinta d'esquiver et para un coup, contre-attaqua d'un coup de pied armé de magie, et repoussa son adversaire, qui ne l'intéressait plus. Elle bondit soudainement vers la vraie Lya, celle qui s'était protégée.
Et avant même qu'elle ait pu porter un coup, sa cible se volatilisa et quelque chose percuta son dos, l'envoyant contre un arc du labyrinthe.
- Je ne compte pas te laisser utiliser mon labyrinthe de glace plus longtemps ! s'exclama Lya avec un air mi-enthousiaste, mi-déterminé.
Gira se releva et s'envola ; Lya était déjà derrière elle. Elle se retourna et avança sa main, et sentit dans le même temps quelque chose frôler sa tête. Son adversaire était devant elle, sa main entourée de ki à deux centimètres de son visage, tandis que ses griffes pointaient vers la gorge de Lya, debout sur son bâton. Elles restèrent dans cette position quelques secondes, immobiles et respirant à peine.
- Hin, joli ! Je crois bien qu'on est à égalité, aujourd'hui, dit finalement Gira.
Elles se détendirent et se posèrent. Lya posa sa main contre un arc de glace et commanda au labyrinthe de disparaître. La glace fondit en un instant. Pendant ce temps-là, la démone commentait leur entraînement.
- Bravo pour ta stratégie, je n'y ai vu que du feu, la complimenta Gira. Protéger ton clone et cacher ton aura pour que je confonde vos rôles … J'ai cru que tu avais rappelé une partie de l'énergie de ton clone pour pouvoir te protéger.
- C'était le but, confirma Lya. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour te leurrer.
- Eh bien, c'était bien vu.
Elles rejoignirent Seras, qui les complimenta et leur donna quelques conseils sur leur maîtrise de la magie. C'était le quinzième jour d'entraînement, et Lya avait beaucoup progressé, ce que la magicienne d'Ariadne leur fit remarquer. La jeune fille avait totalement assimilé la magie élémentale, et devait maintenant se perfectionner. La directrice s'apprêtait à leur proposer une pause, quand Lya intervint :
- Excusez-moi, madame Seras, mais j'aimerais vous demander votre avis sur quelque chose … C'est par rapport aux recherches que j'ai faites avant-hier. Je me demandais … s'il était capable de modifier un sort et de le rendre plus complet.
- Tu veux modifier le glacialis labyrinthus ? s'étonna Seras.
- J'ai découvert quelque chose d'intéressant, et je suis sûre que je peux aller beaucoup plus loin ! s'exclama Lya, son ton laissant transparaître sa soif de progresser.
- Allons en parler autour de boissons rafraîchissantes alors. Tes projets m'intéressent grandement.
Elles s'assirent au kiosque sur la plage, et Lya sortit le livre que Seras lui avait prêté. Elle l'ouvrit directement à la dernière page du chapitres sur les élémentaux.
- Voici ce que je veux faire.
***
Xyn vivait probablement les jours les plus heureux de sa courte vie. Chaque jour, elle apprenait à connaître sa chère grande sœur, ainsi que les amis de celle-ci. Sa détermination n'en était que plus grande. Malgré le danger qui les attendait dehors, et même si elle quittait la sécurité rassurante du palais, elle avait maintenant à portée de ses mains un bonheur qu'elle voulait protéger plus que tout.
Le soir, les deux sœurs comparaient leur journées. Lya adorait ce nouvel entraînement, même si de temps en temps, quand elles en parlaient, la détresse et le chagrin semblait voiler ses yeux. Sa sœur le lui avait expliqué : l'absence d'Arianna lui pesait, et ce plus que jamais pendant les entraînements. Et, l'espace de quelques secondes, une lueur de rage brillait au fond du regard de Lya. Ragnarök paierait. Cher.
Lorsque Xyn ne pratiquait pas avec ses sorts de protection, elle observait les entraînements des autres. L'observation, pour cet art qu'était sa magie, était indispensable, et elle tentait de s'habituer à suivre les mouvements de ces combattants, plus particulièrement Lya et Gira, les plus rapides ou presque. Parce que Negi, sous sa forme de foudre, ce n'était même pas la peine d'essayer.
Sa grande sœur tâchait d'améliorer sa technique, et labyrinthe de glace était en passe de redevenir la technique qu'il était, plusieurs siècles auparavant. Lya avait découvert que les élémentaux pouvaient aller bien plus loin que ce qu'elle faisait, et s'employait à recréer, à partir de quasi rien, une incantation oubliée. Vu comme c'était parti, l'aria ne reprendrait jamais sa forme initiale, disparue à jamais, mais Lya était plus motivée que jamais ; et bientôt elle aurait sa propre incantation originale, car la jeune magicienne s'apprêtait à fusionner deux des sorts élémentaux de glace qui avaient jamais existé.
Seras s'était montrée très intéressée, et lui avait montré comment créer un sort. Lya commençait à faire quelques essais, qui s'avéraient peu à peu encourageants. Il restait une dizaine de jours sur les trente qu'ils avaient à la base, dix jours pour maîtriser cette technique et devenir plus rapide et insaisissable qu'elle ne le serait jamais. Et, si possible, rivaliser avec Skoll. Non, qui sait, peut-être l'emporter.
***
Lya s'assit sur le sable blanc, seule sur la plage. Enfin presque, Kyura gambadant un peu plus loin. C'était le dernier jour, Seras s'était montrée satisfaite et avait arrêté les séances la veille au soir. Kotarô s'entraînait avec Ricardo plusieurs centaines de mètres plus loin, et Negi avait décidé de s'exercer dans un autre espace magique : le parchemin de la magia erebea d'Evangeline. Il avait beaucoup plus de temps à disposition, mais l'entraînement ne pouvait y être que spirituel et non physique … Lya n'avait pas compris mais se doutait qu'elle aurait la réponse quelques heures plus tard, lorsque la finale avec Rakan débuterait.
Yoru vint la trouver et s'assit à ses côtés, et la serra tout contre lui. Le sourire que la jeune fille lui adressa le fit fondre, et la voyant de si bonne humeur, il hésita presque à relancer le sujet tabou. Mais Lya avait placé en lui une confiance inébranlable, et ce depuis qu'il lui avait promis de l'aider, pendant le tournoi de Mahora. Il se devait d'être sincère.
- Hum … Lya ?
- Oui ?
- Faut qu'on parle.
La jeune fille le dévisagea, curieuse. Elle ne put s'empêcher de penser qu'il était vachement mignon quand il arborait cette expression sérieuse … puis chassa cette idée de sa tête. Ce n'était pas tellement le moment !
- Je sais que tu n'aimes pas parler de ça, mais … J'ai découvert quelque chose dans le film de Rakan.
- Ah ?
- J'ai juste mis un moment à m'en rendre compte parce que tout ça s'est passé il y a vingt ans … et j'hésitais à t'en parler, mais je crois que je n'ai pas le droit de le garder pour moi plus longtemps.
- Vas-y, tu sais bien que tu peux tout me dire … Même si c'est dur, j'essaierai de l'accepter, comme quand tu m'as conseillé de tourner la page sur Alsia.
- Voilà … Je t'ai parlé d'un magicien, que j'ai surpris en train de faire de la magie, tu t'en souviens n'est-ce pas ? fit le jeune homme.
- Celui qui a tout fait pour que tu en conserves le souvenir, contre l'avis des autres magiciens ?
- Oui. Je ne sais pas trop comment te l'annoncer … Notre rencontre remonte à il y a deux ans, et je ne l'ai pas revu depuis, mais je m'en souviens comme si c'était hier.
- Et alors, quel est le rapport avec Rakan et son film ? demanda Lya, qui mine de rien commençait à angoisser devant l'expression hésitante de Yoru, et qui ne voyait pas où il voulait en venir.
- J'en suis certain, ce magicien, Lya, c'était … c'était Andrew. Ton père.
Le cœur de Lya rata un battement, et le temps sembla se figer. Son regard stupéfait et confus croisa celui de Yoru à la recherche d'une explication à cet événement incompréhensible.
- Tu … Tu as rencontré … mon père ?
- Oui. Lya, je te connais par cœur, je sais comment tu réfléchis, mais moi, je crois qu'il existe encore une chance pour que tes parents soient en vie. En tout cas, ton père l'était il y a deux ans.
La jeune fille sentit alors quelque chose faire pression sur sa poitrine, qui la tailladait de l'intérieur. Elle porta une main à son cœur, comme pour tenter de résister à cette chose. Une chose minuscule, mais qui grandissait peu à peu, contre laquelle elle se battait depuis des semaines. Elle avait tenté de s'en protéger, dressant autour de son cœur cette barrière qu'était son pessimisme, ce faux pessimisme qui ne parvenait plus à la tromper. Elle se mentait à elle-même depuis des semaines, et ce mensonge s'effondrait de lui-même au fil du temps, détruit par ce sentiment qu'elle n'arrivait plus à ignorer, à contenir. L'espoir.
Yoru la vit baisser la tête, ses cheveux blonds tombant en cascade dorée devant ses yeux, et porter la main à sa poitrine, comme pour lutter contre un poids qui l'empêchait de respirer. Elle tremblait, surmenée par ses sentiments.
- L-Lya … Je suis désolé, je ne voulais pas … je … balbutia-t-il en posant sa main sur l'épaule de la jeune fille.
Soudain, elle cessa de trembler. Elle leva la tête et esquissa un pauvre sourire.
- Tu n'as rien à te reprocher. Au contraire. Grâce à toi, j'ai compris. Je n'ai plus le droit de me mentir à moi-même. Il serait temps que j'arrête de fuir, et que je regarde les choses en face. Que j'assume mes vrais sentiments.
Yoru sembla soulagé de ce changement de comportement. Il lui rendit son sourire, un sourire chaleureux, qui l'encourageait, comme pour approuver sa décision. Mais il sentit que ce n'était pas fini. Alors le jeune homme attendit la suite patiemment.
- Yoru. Je l'ai compris, je ne pourrai plus jamais renier l'espoir. J'ose croire que mes parents sont en vie quelque part, et je compte les retrouver, que ça leur plaise ou non. Je sais que sous ses airs résignés, ma sœur pense exactement la même chose. Et je refuse de rester séparée d'eux sous prétexte que je ne suis pas suffisamment puissante pour résister à Ragnarök.
- On leur montrera, continua Yoru, sachant exactement ce qu'elle ressentait. Quand on les retrouvera, on leur montrera que tu es devenue forte. Et que tu n'es pas seule.
Un silence complice s'installa entre les jeunes gens, seulement interrompu par le bruit des vagues qui s'échouaient sur le sable.
- Dis … murmura Lya, rompant le silence. Je …
- Vas-y, mon cœur. Si tu as quelque chose à me dire, n'hésite pas.
- Tu as dit qu'on leur ferait voir, que je n'étais pas seule.
Yoru hocha la tête, l'encourageant de ses yeux attendris à poursuivre sa pensée.
- Seule, je sais que je ne pourrai rien faire. Alors, Yoru, accepterais-tu de conclure un pactio avec moi ? De m'aider à retrouver mon passé et mes parents, en tant que mon minister magi ?
Le jeune garçon marqua un temps d'arrêt, pris de court. Ce n'était pas tellement qu'il était surpris par sa volonté, après tout il se doutait bien qu'elle avait tenté d'aborder le sujet plusieurs fois, mais qu'ils avaient toujours été dérangés, et lui-même avait voulu en parler, plusieurs fois. Cependant, il ne s'attendait pas à ce que la conversation débouche sur un pactio.
Yoru sourit, ses yeux emplis de sa volonté de la protéger envers et contre tout. Il la prit soudainement dans ses bras, et il lui chuchota quelques mots au creux de l'oreille.
- Bien sûr, Lya. Tu es bien la seule à me rendre assez dingue pour pouvoir devenir ma magistra magi.
Pour seule réponse, un sourire extatique se dessina sur le visage de Lya, tandis que la jeune fille appelait par télépathie son familier. Kyura, qui avait fini par s'endormir un peu plus loin, arriva au petit trot en entendant l'appel de sa magicienne, et comprit seule ce que les deux jeunes attendaient d'elle. La netsugi retint le « Enfin ! » désabusé qui ne demandait qu'à sortir, et dessina au sol le cercle de pactio.
C'était la première fois qu'elle avait l'occasion d'utiliser cette magie, alors elle procéda prudemment pour ne faire aucune erreur, prenant son temps. Mais ça ne dérangeait personne : les deux adolescents étaient trop occupés à se regarder d'un air complice, faisant fondre les derniers neurones l'un de l'autre. « Bah, se dit Kyura, selon Camo, le suicide collectif des neurones n'affecte pas un pactio en mal, ça aide même à créer une ambiance plutôt favorable ». Les propos de l'hermine avaient rendu la netsugi perplexe, mais elle en avait déduit que le pactio était une magie qui devait être exécutée sans que les futurs partenaires réfléchissent trop. Ça n'allait pas être dur.
Lorsque le cercle fut terminé, et que la lueur violette illumina la plage et les deux collégiens, Lya et Yoru échangèrent un regard complice et empreint de bonheur, puis, toujours assis sur le sable fin, ils s'approchèrent leur visage l'un de l'autre. Ils fermèrent les yeux, s'emplissant de cette énergie chaleureuse que dégageait le pactio, tandis que leur lèvres s'approchaient et se touchaient, délicatement, tendrement.
La lueur devint plus vive. Tout se passait normalement. Jusqu'à ce que la magie du pactio, étrangement, semble devenir folle. Le cercle sous les deux jeunes fluctua brusquement, la lumière disparut sans crier gare, et les deux amants furent violemment séparés. Lya se releva en crispant sa main sur son cœur, le souffle court.
- Qu'est-ce que j'ai fait ? s'affola Kyura en scrutant le sol, où devait se trouver le cercle. J'ai mal géré le sort ? J'ai dû rater quelque chose ! C'est pas possible autrement !
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? murmura Yoru, sous le choc.
- Quelque chose a mis fin prématurément au pactio ! s'exclama la netsugi, confuse. J'ai dû faire une erreur !
- N-Non, balbutia Lya. Tu … Tu l'as exécuté à … la perfection. C'était la exactement la même chose … qu'avec Negi. Et pourtant …
Le pactio créait un lien magique, indéfectible, entre deux partenaires, en mêlant une partie de leurs auras, de leur énergie, qu'elle tienne de la magie ou du ki. Et pourtant, son énergie avait brutalement réintégré son corps, tel un boomerang, lui coupant le souffle l'espace de quelques secondes.
- Mais … pourquoi ?
Ils connaissaient tous les trois la réponse à cette question. Il existait une condition sine qua non qui régissait le pactio. Condition qui n'était pas remplie.
Yoru serra le poing, luttant contre l'évidence. Qui pourtant était bien là. Une évidence qui l'étouffait, le meurtrissait, l'anéantissait. Mais une évidence, irréfutable.
L'un d'eux n'avait pas d'âme. Et ce n'était pas Lya.
Parfois, dans la vie, il y a des ratés. Des choses qui surviennent, comme ça, sans prévenir, et bouleversent une existence, tel le ciel qui s'écroulerait sur une vie innocente. Et quand cela arrive, il n'existe qu'un seul moyen de continuer à vivre. Se battre. Aller de l'avant. Peu importe la douleur et le désespoir. Accepter la réalité, accepter ses faiblesses. Et les surmonter. Abandonner, perdre courage, se voiler la face, c'est perdre face à ce destin qui se joue de nous.
Mais parfois, perdre semble la solution la plus facile. La moins douloureuse.
Lya resta là, hébétée ; Yoru se leva, l'air hagard. Leurs regards ne se croisèrent pas, et il s'éloigna, seul, dans le crépuscule.
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Et bam ! 'fin, vous je ne sais pas, mais c'est ce que j'ai pensé en finissant ce chapitre ^^ Bon, je vous l'avoue, je devais être en train de péter un cable en mon fort intérieur (j'arrivais pas à l'écrire, ce f... point de vue !) d'où les pensées extrêmement philosophiques de Kyura, qui ne devaient ab-so-lu-ment pas être là xD Et puis ça devenait mièvre à la fin, même moi, je me suis dit, bon, ça va, là, ça fait trois mois qu'ils se regardent comme ça, ça devient répétitif ! (Bon, ça m'empêchera pas de recommencer à l'avenir mais voilà, c'était ma réflexion du soir ... la seule, hein, parce que faut pas trop m'en demander ! Et ça ne m'a pas du tout empêchée de sourire niaisement à quelques unes de leurs répliques ...)
Bref, tout ça pour vous dire que je vous fait des fins en queue de poisson, désolée, c'est tout à fait fait exprès xD entre la technique de Lya, qu'on ne connaît qu'à moitié et cette histoire de Yoru qui n'a pas d'âmes, ce chapitre peut paraître un peu bizarre mais vous aurez en réponse en temps et en heure ... Enfin surtout quand les chapitres suivants seront publiés, donc pour le "en temps et en heure", euh ... c'est pas dit encore, vu que je n'ai avancé que de trois phrases et demi --"
Ah, oui, aussi ... (dites donc je suis bavarde ce soir ...) j'ai sciemment centré ce chapitre sur Lya et Xyn (enfin, j'ai sciemment laissé ce chapitre comme ça, surtout ...), pour ne pas trop me disperser, mais je n'oublie pas Illonya et les autres, loin de là !
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