• Chapitre 31 : La fille de Hellas

    '' Lorsque les temps viendront, et que le monde parfait reviendra, l'héritier de Hel s'éveillera pour marcher sur les traces de son ancêtre. Les douze sites sacrés sortiront de leur torpeur, et l'Élu empêchera l'acte salvateur. ''

    Hel aurait utilisé cette prophétie pour maudire sa famille, en particulier sa fille et son beau-fils, qui faisaient partie des magiciens l'ayant arrêtée : Thea Enden et Aaron Olsen.

     

    - Imp … Impossible …

    - Attends, Illonya ! s'exclama Shelly. C'est … C'est peut-être une coïncidence ! Olsen est un nom très porté en Norvège, peut-être que …

    - … Que je ne suis pas une descendante de Hel ? Navrée, Shelly, murmura Illonya. Aaron Olsen … était mon grand-père paternel, et ma grand-mère s'appelait bien Thea … Et puis, l'incident avec Cosmo Entelecheia, il y a soixante ans, est presque passé dans l'oubli, rare sont ceux à s'en souvenir, surtout sur Terre. Pourtant, nous étions au courant, toutes les deux, parce que c'est quelque chose que notre famille n'oubliera pas … même si en nous en parlant, mes parents n'ont pas mentionné Hel.

     

    Shelly en resta sans voix. Elle avait toujours cru que la petite famille, qui l'avait élevée depuis qu'elle était encore un chaton, était une famille sans histoire, et pour cause : Illonya et elle avaient grandi dans la normalité, leurs premières années avaient été d'une tranquillité absolue. Pourtant, il fallait l'accepter : elle avait en vérité un sombre et lourd passé.

     

    - J'ai le don de sentir les présences magiques avec une telle intensité, j'ai l'onyx de Hel, qui est censé avoir disparu depuis plus de soixante ans … Shelly, je crois que … que je suis l'Élue dont parle la prophétie …

     

     

    ***

     

     

    - Drexan ?

     

    Eirik, accompagné de sa femme, s'assit à la table, à laquelle était accoudé son ami, seul. Voyant que Drexan ne répondait pas, il continua sur sa lancée.

     

    - Penses-tu toujours ce que tu nous a dit sur Illonya, il y a six ans ?

    - Plus que jamais.

    - Ne dis pas ça ! s'exclama Liv.

    - Liv, rends-toi à l'évidence …

    - Non ! s'écria-t-elle. Ma fille ne peut pas être un monstre ! NON !

     

    Furieuse, elle sortit du salon en claquant la porte.

     

    - Je n'ai jamais dit ça … soupira Drexan.

    - Excuse-la, intervint Eirik. C'est une période assez sombre de notre histoire, alors ... Penser que notre fille chérie serait l'Élue …

    - Est. Illonya est l'Élue de votre lignée. Sinon, comment pourrait-elle utiliser le catalyseur de votre ancêtre ? L'onyx de Hel …

    - Alors pourquoi ne pas avoir prévenu Illonya ? Ou au moins lui avoir parlé de la prophétie ? Drexan, pourquoi nous as-tu fait promettre de nous taire ?

     

    Drexan se tut quelques secondes. Il avait beaucoup hésité avant de prendre cette décision. Chaque jour, pendant près de six ans, il l'avait remise en cause, avait retourné le problème dans tous les sens, pour toujours revenir à la même conclusion.

     

    - Pour son bien, répondit-il enfin.

    - Mais voyons ! Si on lui en avait parlé, elle aurait pu s'y préparer !

    - Sauf que ta fille n'a que onze ans. À peine. Elle a beau pouvoir se montrer responsable et déterminée, elle n'est pas prête à affronter une malédiction.

    - Alors …

    - Écoute, ce voyage ne sera pas de tout repos. Les obstacles qu'elle devra surmonter vont, je pense, la faire mûrir. C'est pour ça que je n'ai rien dit. Je préférais attendre qu'elle le découvre elle-même.

     

    Eirik dut reconnaître que son ami n'avait pas tord. Tout cela faisait sens. Seulement, il avait peur que ce ne soit pas suffisant.

     

    - J'ose espérer que nous n'avons pas compris la prophétie, continua Drexan, et que ces nouvelles expériences lui permettront de la réinterpréter correctement. Ou alors, si nous avons raison, j'espère qu'elle saura affronter et déjouer cette prophétie.

    - Quelles sont les chances que cela arrive ?

    - Dans les deux cas, elles sont très faibles.

     

    Drexan resta pensif un moment, les yeux plissés par la contrariété.

     

    - Il y a autre chose, c'est ça ? demanda Eirik.

    - Oui. Je crains qu'à cause de cette malédiction, elle soit obligée de se battre contre sa meilleure amie … Oui, Illonya et Lya pourraient bien avoir à s'affronter …

     

     

    ***

     

     

    Gira commença immédiatement avec les bases de ce nouvel entraînement, que Lya avait déjà bien acquises, du moins en majorité. Dissimuler son aura, mobiliser tous ses sens, en analyser toutes les informations. Accentuer sa perception magique, pour retrouver les auras des autres, même dissimulées. Tout cela, elle savait déjà le faire, à peu près. Mais Gira l'obligea à utiliser ces bases jusqu'à ses limites.

    Finalement, quand elles se couchèrent, protégées par des barrières magiques, Lya maîtrisait entièrement les bases de son nouvel entraînement, mais en contre-partie elle était épuisée.

     

    Le lendemain, tout comme le surlendemain, elles s'entraînèrent à nouveau, et cette fois Gira lui fit combattre les yeux bandés, l'obligeant à ne se reposer que sur son ouïe et sur sa perception d'aura, qui n'était pas encore bien au point. Au début, la démone combattit normalement, et observa avec soulagement que Lya, même sans se reposer sur sa vue, bougeait de manière fluide et maîtrisait ses mouvements. Arianna avait fait du bon travail.

    Mais Gira ne s'arrêta pas là. Au fur et à mesure, elle dissimula son aura, devenant de plus en plus difficile à contrer. De plus, elle chercha des endroits de plus en plus étroit, et appris à Lya une nouvelle technique. Celle-ci consistait à envoyer de petites ondes magiques, très faibles – pratiquement indétectables – à la manière d'un sonar, pour analyser le terrain et l'utiliser à son avantage.

    Lorsque le dernier soir avant le voyage jusqu'à Elfanhaft mit fin à l'entraînement, Lya ne la maîtrisait pas encore suffisamment pour l'utiliser dans un combat réel, mais Gira se montra satisfaite. En vérité, la démone était consciente d'avoir commencé un peu brutalement, considérant que Lya était toujours blessée. Son dos portait toujours l'entaille, même refermée, causée par la lame de lumière de Skoll. Heureusement, celle-ci disparaîtrait bientôt grâce aux sorts de soins répétés de Gira.

     

    Au matin, Gira réveilla Lya, puis elle se dirigèrent vers Antigone, équipées de leur lunettes magiques – principe qui faisait bien rire Lya, elle trouvait ce genre d'objets vraiment incongrus. Mais elle n'était pas au bout de ses surprises.

    Elles arrivèrent à l'aéroport, enfin ce qui ressemblait à un aéroport. Gira avait dit vrai, en désignant ces fameux vaisseaux comme des équivalents d'avions, et non des avions. Lya avait sous les yeux celui qui les emmènerait à Elfanhaft. C'était bleu. Ça avait des nageoires. Une queue. C'était une … baleine … métallique. Ça faisait même des bruits de baleine !

     

    - Ne cherche pas de logique, fit Gira. Ici, les vaisseaux volants ont des formes de poissons ou de baleines. Voire de requins.

    - Superbe. J'espère que ces trucs ne se nourrissent que de magie, sinon le vol risque d'être spécial …

    - De ce côté-là, on n'a pas trop de problèmes …les deux mondes sont différents mais ça ne veut pas dire que les habitants d'ici sont fous au point de créer une machine qui les croquera après …

     

    Lya cacha de son mieux son air perplexe, et la suivit pour embarquer dans le ventre de l'animal … enfin, du vaisseau. Elle avait l'étrange impression d'entrer dans Monstro, la baleine du conte de Pinocchio, dont elle avait légèrement entendu parler. Du coup, elle avait vraiment hâte d'arriver à Elfanhaft, histoire d'en sortir au plus vite.

    Mais enfin de compte, l'intérieur était spacieux, une grande salle permettait même d'avoir un superbe panorama, et Lya finit par s'y faire. Elle se sentait presque chez elle, dans le ciel et dans ce monde, malgré la menace qui pesait sur elle et ses amis. Plus le temps passait, et plus la jeune fille pensait être née dans ce monde, comme Chao le lui avait vaguement suggéré. Passée la surprise, ce qui l'étonnait devenait vite naturel pour elle, des petits dragons que l'énorme vaisseau croisait parfois, jusqu'aux noms des villes.

    Lya admirait la vue, imprimant dans esprit le relief, la végétation de ce monde, pour voir si elle se souvenait de quoi que ce soit, quand elle avisa la mine pensive de Gira.

     

    - Qu'est-ce qu'il se passe ?

    - Je réfléchissais à notre itinéraire suivant … expliqua la démone. Tu sais, on aurait pu aller directement à Ostia, mais comme le festival de la paix approche, tout accès est extrêmement surveillé. Ici, ça va, mais ils pourraient avoir des dispositifs pour détecter nos lunettes, ou d'autres.

    - Mais il y a autre chose, c'est ça ? fit Lya, qui sentait que ce n'était pas tout.

    - Exact. Arrivées à Elfanhaft, nous allons devoir faire un détour. Le quartier général de Ragnarök est situé sur une île, dans une baie à mi-chemin entre Elfanhaft et Ostia, et ça pullule d'agents sur plusieurs centaines de kilomètres, il vaut mieux prendre nos distances. Même si nous sommes déguisées, on ne sait jamais, Ukyo a de nombreuses ressources.

    - En gros on est mal tombées, pendant le transfert … Qu'est-ce qu'on fait, si on croise quelqu'un de Ragnarök ? Suano, par exemple ?

    - J'y pensais … Vois-tu, on raconte qu'il y a six ans, Sunao a échoué dans une mission. C'était une première, et apparemment c'était une mission importante. Si on peut trouver sa faiblesse, et comprendre pourquoi il a perdu, alors peut-être qu'on a une chance d'affaiblir considérablement Ukyo.

     

     

    ***

     

     

    Le temps passa, et environ dix jours après le début du voyage, Thelis consultait les actualités, quand une information en particulier attira son attention.

     

    - Tiens … ça pourrait vraiment t'intéresser, mon garçon, remarqua Thelis. Des témoins auraient vu une jeune fille, une chinoise, dans les montagnes les plus proches de Shangri-la : la chaîne des Longshans. Apparemment, ce serait une garde du corps arrivée dans le coin il y a peu de temps. Des gens auraient reconnu une fugitive, mais les différents chasseurs de prime qui s'y sont frottés se sont fait laminer …

    - Kû-Fei ! s'exclama Yoru, ravi. Ça ne peut être qu'elle ! Mais … le temps qu'on arrive à Shangri-la, elle sera peut-être déjà partie …

    - Je ne pense pas, répliqua l'agent de Megalo. Cette chaîne de montagne est très escarpée, et toujours enveloppée de brouillard et de nuages bas. Peu de gens y vivent et rares sont ceux qui s'y enfoncent plus profondément. Là-bas, ton amie est tranquille, peut s'entraîner sans être trop dérangée, et grâce aux gens qu'elle protège, elle a plus ou moins accès à l'actualité. Donc, tant qu'elle n'aura pas d'informations précises, elle restera là-bas

    - Mais, les gens qui l'embauchent, ils savent que c'est une fugitive, non ?

    - Tu sais, il y a des gens, un peu comme moi, qui cherchent de la protection pour un temps, et qui, tant qu'elle leur est accordée, s'en fichent si leur protecteur est un fugitif ou non. Comme tu l'as dit, ce monde est plus sauvage, tout simplement différent du tien, et on apprend à se contenter de ce qu'on a sans faire trop de formalités, sauf en politique … Alors, que comptes-tu faire ?

    - La rejoindre, après vous avoir accompagné à Shangri-la.

     

    Thelis resta pensif un moment, puis sortit une carte du monde magique, l'étalant sur le sol.

     

    - Il y a un petit problème : on a beau dire que cette chaîne est la plus proche de Shangri-la, elle est quand même à plusieurs centaine de kilomètres … avec nos « gros lézard », comme tu les appelles, tu y serais en une petite semaine, mais sans monture, ce sera beaucoup plus long, et là tu risques bien de rater ton amie.

    - Super, soupira Yoru. Comment je peux faire, alors ?

    - Hum … J'ai une petite idée. Ce sera encore plus rapide. En fait, ma destination finale est Megalo, donc de toute façon je devrai utiliser un vaisseau pour passer l'océan …

    - Je croyais que c'était trop dangereux pour vous de prendre la voie des airs …

    - C'est vrai parce qu'en cas d'attaque on peut difficilement riposter, surtout si les ennemis sont en grand nombre. Mais ça c'est parce que nous sommes seuls. L'escorte que j'aurai, à Shangri-la, est composée de magiciens aériens doués, et le vaisseau est armé et protégé par des barrières magiques.

    - Ce que vous acheminez doit être vraiment important, alors …

    - Oh oui. Bref, en vaisseau le trajet est rapide, alors nous ferons un crochet et nous te déposerons sur les premiers contreforts de la chaîne des Longshans. Mais après, mon garçon, tu devras te débrouiller, pour trouver ton amie et faire le reste du voyage.

     

    Yoru le remercia vivement, rendu joyeux par le tournant que prenaient les évènements. Rejoindre Kû devenait la première étape bien précise dans le regroupement de l'ala alba.

     

     

    ***

     

     

    - Euh … C'était quoi, ce rêve ? s'interrogea Fûka, une dizaine de jours plus tôt.

    - Ah, tu l'as vu aussi ? s'étonna Fumika. Bizarre, il y avait Lya, dedans … Yoru et Illonya aussi, et une autre fille.

    - Comment ça se fait qu'on ait rêvé de la même chose ? Et où sommes nous ?

    - Aucune idée … dans un jardin, non ?

    - Il est grand, ton jardin !

     

    À cause du décalage horaire, c'était le soir, et les deux jumelles venaient d'atterrir dans un énorme dédale de verdure et de fleurs. Chaque buisson était taillé à la perfection ; les couleurs, vives et chaleureuses, étaient arrangées harmonieusement ; le chemin qui serpentait entre les plantes était décoré de magnifiques pavés. Bref, ça ne devait pas être le jardin du premier venu. Ou alors, c'est qu'il était très riche.

    Soudain, elles entendirent des voix. C'étaient des voix d'enfants qui jouaient, quelques sentiers plus loin, cachés par les buissons.

     

    - Cherchons-les, on pourra leur demander ! s'exclama Fumika.

     

    Les deux collégiennes se dirigèrent sur les chemins, à la recherchent des enfants, quand soudain les voix se rapprochèrent. Puis quelque chose jaillit, percutant Fûka de plein fouet, et chuta avec elle dans un cri de surprise.

     

    - Oh, je … je suis désolée ! s'exclama une fille d'une voix fluette, en se relevant.

     

    Celle-ci avait une dizaine d'années, des cheveux longs et ondulés d'un noir de jais et de jolis yeux verts. Elle était aussi grande que les jumelles, ce qui n'était pas vraiment un exploit en soit.

     

    - C'est rien, répondit Fumika à la place de sa sœur, elle s'en remettra ! Dis, on est où, s'il te plaît ?

    - Eh bien, dans le jardin impérial ! D'ailleurs, il commence à être tard, vous devriez partir avant qu'il ferme …

    -Le jardin impérial ?! s'exclamèrent en chœur les deux jumelles.

    - Oui … ne me dites pas que vous n'étiez pas au courant !

     

    Les deux japonaises firent non de la tête.

     

    - C'est difficile à croire … fit la jeune fille, perplexe. Vous venez d'où ?

    - Du japon.

    - Sérieusement ?! Vous venez du Mundus Vetus ?!

    - C'est quoi, ça ?

    - Bah … votre monde ! Vous êtes vraiment bizarres, vous deux ! Enfin … vous savez où vous allez dormir ?

     

    Re-non de la tête.

     

    - Suivez-moi, alors !

     

    Soudain, un garçon apparut au détour d'un sentier, cherchant vraisemblablement la jeune fille aux cheveux de jais. Il était un peu plus grand qu'elle et devait avoir un an de plus. Des cheveux châtains encadraient son visage, parsemés de fines mèches noires, avec lesquelles ses yeux gris formaient un étonnant contraste.

     

    - Tu étais là, Xyn ! Je t'ai cherchée partout, tu n'étais pas dans le terrain qu'on avait prévu … en plus tu n'étais même pas cachée, à ce que je vois !

    - Désolée … Je suis tombée sur ces deux-là pendant notre partie. De toute façon, il est temps de rentrer, Theodora va finir par nous attendre, Ren !

    - Tu dis juste ça parce que tu a faim !

    - À peine !

     

    Puis il avisa les jumelles.

     

    - Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il à Xyn. Pourquoi tu as l'air de vouloir les emmener au palais ?

    - Parce que c'est exactement ce que je veux.

    - Mais …

    - Elles n'ont nulle part où aller … et en plus, elle viennent du Mundus vetus ! s'exclama Xyn, excitée.

    - Tu n'as pas besoin de faire ça pour elles.

    - J'ai fait la même chose pour toi ! répliqua-t-elle, piquée au pif.

     

    Ren ne répondit rien, honteux. En effet, quelques années auparavant, il avait vécu dans une famille pauvre, dans la périphérie de la capitale de Hellas, jusqu'à ce qu'une attaque de dragon le rende orphelin. Il avait réussi à fuir, l'animal étant trop occupé à se nourrir pour le remarquer, et il avait gagné la ville sain et sauf, pour finir par errer dans le jardin impérial. Xyn, qui n'avait alors que trois ans, l'avait présenté à la princesse, laquelle l'avait confié à sa suite.

     

    - Les enfants ? firent plusieurs voix de femmes non loin.

    - Zut, pesta Xyn, on a trop traîné ! On est là !

     

    Tous les quatre rejoignirent les femmes, entourées pour une fois de gardes.

     

    - Son Altesse préfère que vous rentriez … il pourrait y avoir de nouveaux attentats, et le palais est protégé ! s'exclama l'une d'elles.

    - Qui sont ces jeunes filles ? demanda une autre.

    - Oh, je viens juste de les rencontrer, répondit Xyn.

    - Mais enfin, soyez prudente ! Avec ce qu'il vient de se passer, aujourd'hui !

     

    Xyn, penaude, baissa la tête. Mais elle était convaincue que les jumelles n'avaient rien avoir avec des terroristes.

     

    - Ce n'est rien, je m'en charge, intervint une autre voix.

    - Votre Altesse ?!

    - Theodora ! s'exclama Xyn.

    - Xyn, Ren, jeunes filles, suivez-moi.

     

    La princesse, qui venait de passer la porte du palais donnant sur le jardin, était une belle jeune femme à la peau légèrement sombre, qui contrastait avec ses longs cheveux blonds et lisses. Elle ne semblait pas tout à fait humaine, comme sa suite et sa garde, d'ailleurs, car ses oreilles s'allongeaient à la manière des elfes, et deux cornes blanches partaient de l'arrière de son crâne, enserrant sa tête. Point de robe extravagante comme dans les contes de fées : elle portait une robe ample de magicienne.

    Theodora guida les deux jumelles à travers le palais, suivie par Xyn et Ren qui le connaissaient par cœur. Elle s'arrêta devant une grande porte, qu'elle ouvrit, et elle les invita à s'asseoir dans de moelleux fauteuils.

    Tout d'abord, elle demanda leurs noms à Fumika et sa sœur, puis elle leur demanda de tout lui raconter. Les jumelles parlèrent de l'attentat auquel elles avaient assisté, celui de Megalomesembria, puis de la vision qu'elles avaient eu ensuite, qui concernait celui de Hellas.

     

    - Je me disais bien que Lya ne serait pas capable de faire ça … murmura Theodora, soucieuse. Les vidéos soi-disant officielles, dont je n'ai même pas approuvé la diffusion, semblent vraiment truquées, maintenant.

    - Lya ? répéta Xyn, éberluée.

    - Vous la connaissez ?! s'exclamèrent les jumelles effarées.

    - Non, pas personnellement, répondit Xyn, mais …

    - Moi, si, fit Theodora, je m'entendais bien avec elle, d'ailleurs. Même si on ne se voyait pas souvent.

     

    Quatre visages la regardaient avec des yeux arrondis par la surprise, ce qui l'amusa. La suite devint très vite confuse, d'une part avec la réaction de Xyn qui n'avait pas fait attention plus que ça à la liste des fugitifs, d'autre part avec celle des jumelles, qui n'en revenaient pas que Lya puisse avoir visité ce monde étrange sans le leur avoir dit, tandis que Ren observait le tout en silence, perplexe.

     

    - Theodora, c'est l'une des filles recherchées, ma sœur ?!

    - Lya est déjà venue ici ?!

    - Elle connaît une princesse ?!

    - Vous avez déjà vu ma sœur ?!

    - Elle a une sœur ?!

    - Oui, moi !

     

    Theodora, décida de mettre un peu d'ordre dans la discussion, qui allait finir par devenir incompréhensible si elle ne faisait rien.

     

    - Doucement, une question à la fois ! Oui, Xyn, ta sœur fait partie des fugitifs, c'est celle qui, sur les vidéos, détruit le menhir de notre port-portail, et oui, apparemment, ces deux-là la connaissent.

    - C'est notre colocataire, précisa Fûka.

    - Maintenant, vous deux, oui Lya est déjà venue ici. Pour être plus précise, c'est une magicienne originaire de ce monde, même si elle est amnésique et si j'ignore de quoi elle se souvient exactement. Et j'étais très amie avec ses parents, plus précisément sa mère.

    - Alors la magie existe ? vérifia Fumika.

    - Exact, c'est même sur ça que tout notre monde est basé. Fûka, Fumika, si d'ici nous ne pouvons pas déterminer la position de Negi, Lya et les autres, vous nous accompagnerez à Ostia pour le festival de la paix. Mais ça m'étonnerait, j'ai déjà pu demander de l'aide pour les retrouver …

     

    _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 

     

    Alors ? Oui, bon, je l'avoue ... j'ai cruellement manqué d'inspiration, pour le titre, mais bon ... rien d'autre ne me venait à l'esprit. "La fille de Hellas" fait référence, vous vous en doutiez peut-être, à Xyn.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :