• Chapitre 29 : Fugitifs

     Illonya attrapa son sac, éteignit les flammes magiques, et, Shelly sur les talons, elle se dirigea vers le village le plus proche. Elle l'avait repéré en volant, un peu plus tôt dans la matinée, et, à vol d'oiseau, il ne semblait pas très loin. Mais elle préférait y aller à pieds, d'une part pour économiser le plus possible ses forces magiques, d'autre part pour éviter de tenter les animaux volants du coin, plutôt gros, agressifs et accessoirement carnivores. Car oui, de petits dragons survolaient parfois la plaine, et en l'air, toute autre créature plus petite faisait une cible facile. Des dragons. Elle avait rêvé d'en voir depuis des années, sachant qu'ils existaient vraiment … eh bien maintenant elle n'était pas sûre d'apprécier !

    Après trois bonnes heures de marche, magicienne et familier passèrent la porte du village, entouré par des palissades. Les attaques de brigands devaient être assez nombreuses : ce monde semblait bien plus sauvage que le Mundus Vetus, aussi appelé Terre. Entourés par une nature à qui il arrivait apparemment de reprendre ses droits sur les hommes, et par une faune et une flore pas toujours tranquilles, les habitants avaient appris à se débrouiller d'eux-même et à se défendre. D'où les palissades autour des différents villages.

    Shelly se fit une petite place sur l'épaule de sa maîtresse – heureusement, la chatte-fée n'était pas bien grande – et toutes les deux entrèrent dans la première boutique qu'elles virent, qui devait bien être l'une des seules du village. Ça ressemblait grandement à une épicerie, et un vieil homme était assis derrière un comptoir, occupé à faire ses comptes.

     

    - Puis-je faire quelque chose pour vous ? demanda-t-il en l'invitant à s'avancer.

     

    Illonya fut tout d'abord étonnée : il parlait en latin ! Mais elle n'eut aucun mal à répondre, ayant appris la langue depuis sa plus petite enfance.

     

    - Hum … oui, en fait je voudrais savoir où nous sommes …

    - Eh bien, dans mon échoppe, ma p'tite demoiselle ! lança-t-il sans lever les yeux de son cahier de comptes.

    - Euh … oui, ça on s'en doute, répliqua Shelly, mais nous sommes en plein voyage, et nous aimerions savoir près de quelle grande ville nous sommes …

    - Ah, ça … à environ quatre cent kilomètres au sud de Phoenicus.

     

    Il daigna enfin lever la tête, lorsqu'elles le remercièrent. Et son visage devint un masque d'horreur et de haine.

     

    - … Vous … ! Vous ! Déguerpissez !

    - Quoi ?!

     

    Illonya recula précipitamment et sortit. Le vieil homme la suivit en hurlant, ameutant le reste du village. En un rien de temps, une centaine de villageois mi-effrayés mi-furieux entouraient la jeune fille et Shelly.

     

    - Qu'est-ce qu'il se passe ? chuchota la chatte-fée.

    - Aucune idée, mais ils n'ont pas l'air d'être contents de nous voir …

     

    Lentement, quatre hommes se déplacèrent pour les cerner.

     

    - Écoutez, essaya Illonya, qu'est-ce que vous nous voulez ? Pourquoi tout ça ?

     

    Mais ses questions semblèrent plutôt énerver la foule.

     

    - Tu oses dire ça ! Criminelle !

    - Comment ?! Vous la confondez avec quelqu'un d'autre ! la défendit Shelly. Nous ne sommes jamais venues ici !

     

    De rage, les villageois commencèrent à les caillasser, et Illonya fut obligée de se défendre par magie, s'entourant d'une barrière magique après avoir fait apparaître son bâton.

     

    - On devrait filer d'ici, Illonya ! s'écria Shelly, toujours se son épaule.

     

    La jeune norvégienne désactiva sa barrière, grimpa dessus et esquiva habilement les divers objets lancés. Un villageois lui lança un parchemin, de rage – même si ça ne pouvait rien lui faire, en fait ils prenaient ce qu'ils avaient directement sous la main – et elle l'attrapa. Elle s'envolait plus haut dans le ciel, et la dernière chose qu'elle vit de part des villageois était que l'un deux fixait, terrifié, la pierre noire au bout de son bâton.

     

    - L'onyx de Hel ! Elle a l'onyx de Hel ! hurla-t-il avec une frayeur non dissimulée.

     

    Illonya s'éloigna assez vite, vraiment perturbée par ce qu'il venait d'arriver, et elle fit un détour pour revenir à son campement, où elle dressa quelques barrières pour se protéger et se dissimuler. Puis elle se laissa tomber par terre, alors que Shelly sautait de son épaule.

    Ensuite, elle ouvrit le parchemin, et se figea.

     

    - Shelly … regarde ça …

     

    La chatte-fée jeta un coup d'oeil au papier.

     

    - C'est pas possible … murmura-t-elle.

     

    Un avis de recherche ! Les villageois avaient dit vrai … pour une raison qui leur échappait encore, dans ce monde, Illonya était une criminelle recherchée. Et elle n'était pas la seule. Lya, Yoru et le reste de l'ala alba, ainsi que Gira, tous étaient sur l'avis, exceptés les familiers, avec des récompenses astronomiques sur leur tête. Les plus recherchés étaient évidemment Negi, Lya – Ragnarök devait tremper la-dedans – et les meilleurs combattants de l'équipe tels que Kaede, Setsuna et Kotaro.

    Autant dire qu'ils étaient mal barrés …

     

    ***

     

    Au même moment, Yoru cherchait une ville, mais, sans bons moyens pour y parvenir, il le faisait à l'aveuglette, et ne trouvait rien. Le meilleur moyen semblait d'atteindre les montagnes qu'il avait vues au loin, de là il trouverait certainement un signe de civilisation, mais il n'y serait pas avant le soir. Soupirant, il se remit en route. Heureusement que la végétation était maigre, il verrait arriver n'importe qui sur un bon kilomètre à la ronde et il ne perdrait pas de vue sa destination. Même si une forêt commençait à apparaître à quelques kilomètres des contreforts et se densifiait au fur et à mesure, il avait peu de chances de se perdre.

    Au bout de plusieurs heures de marche, son estomac criait famine, et il décida de faire une pause. Il se félicitait d'avoir pris à manger avec lui … malheureusement, il n'avançait pas aussi vite qu'il l'espérait, et alors que le ciel se nimbait d'une magnifique couleur écarlate, il n'avait même pas encore atteint la forêt. Il décida tout de même de marcher le plus longtemps possible, jusqu'à ce que la progression soit rendue impossible par l'obscurité.

    Après avoir mangé, faisant attention à ne pas consommer trop de provisions d'un coup, il se remit en marche, et miracle, en une petite heure de marche, il croisa une famille, apparemment en voyage. Deux adultes étaient accompagnés de trois enfants, et se déplaçaient dans une espèce de charrette tirée par d'étranges animaux. Des sortes de … reptiles, de gros lézards plus précisément. Mais plus ramassés sur eux-même, plus trapus, avec une énorme queue. Bref, Yoru n'avait jamais rien vu de semblable.

    Il les aborda doucement, faisant attention aux queues des bêtes qui balayaient le sol.

     

    - Excusez-moi … j'aurais besoin d'un renseignement … dit-il en toussotant pour attirer leur attention.

     

    La famille le regarda avec une expression figée, de celles qu'on arbore quand on vient de tomber sur LA personne qu'on ne veut pas croiser. Mais personne n'eut le temps de dire quoi que ce soit. Yoru n'était pas le seul à avoir vu la famille : un dizaine de brigands les encerclaient …

    Yoru se mit en position de défense, attendant de voir ce qu'ils allaient faire. Soudain, la moitié se précipitèrent sur la famille, tandis que les autres fonçaient sur Yoru.

    Toujours dans l'ombre des magiciens et des progrès hallucinants de Lya, Yoru s'était vu à la traîne. Terriblement à la traîne. Les combats contre Gira et Kagami avaient fini de l'en persuader. Mais là … les attaquants étaient tellement lents ! Ils n'avaient aucune technique, se servant juste d'armes magiques pour intimider leurs victimes et les dépouiller. Alors quand il les vit approcher, il comprit que lui aussi avait sa carte à jouer.

    Le premier brandissait une espèce de matraque parcourue d'étincelles, Yoru n'eut qu'à se décaler de quelques centimètres et leva son genou, qui frappa le ventre de son ennemi et lui coupa le souffle. Puis l'adolescent, n'ayant toujours pas posé sa jambe, pivota et en percuta un autre. Les trois autres bandits se jetèrent sur lui en même temps, il les esquiva et les assomma rapidement, avant de venir en aide à la famille.

    D'un coup du tranchant de la main sur la nuque, il en envoya un au pays des rêves. Les adultes, serrant leurs enfants contre eux, considéraient l'adolescent avec des yeux effrayés et ébahis, alors que les brigands tombaient comme des mouches autour de lui.

    Finalement, les bandits détalèrent sans demander leur reste, emmenant les quelques uns qui étaient inconscients avec eux.

     

    - Eh bien, on dirait que mon entraînement a fonctionné … murmura Yoru.

     

    Il voulut enfin poser sa question aux voyageurs, mais un bruit derrière lui l'avertit qu'ils étaient en train de partir, et les animaux tirant la charrette étaient rapides. Yoru pensa un moment les poursuivre, mais ils étaient déjà loin.

     

    - C'est comme ça qu'ils me remercient … original, ironisa l'adolescent. Bon, ben je n'ai plus qu'à avancer et essayer d'atteindre cette fout... cette magnifique forêt avant la nuit !

     

    Il jeta un regard inquiet au ciel, qui s'assombrissait de plus en plus. Finie la marche, il devrait y aller par quick move … il devait encore avoir une demie-heure avant que ne tombe entièrement la nuit. Se dépêchant, il ne s'aperçut pas qu'il était suivi.

     

    ***

     

    - Bon, je vais tenter quelque chose … fit Illonya en attrapant une feuille et un crayon dans son sac.

     

    La norvégienne commença à dessiner une carte approximative du Mundus magicus, bénissant l'académie de Lordania pour ses cours. Le programme contenait magies offensive, magies simples utilisées au quotidien ; mais aussi l'Histoire et la géographie du monde magique, et c'était spécifique de Lordania, car la plupart des autres écoles les survolaient. Les professeurs avaient surtout bassiné leurs élèves avec la géographie, et Illonya leur en était bien reconnaissante. Elle était ainsi capable de reproduire, dans les grandes lignes, une carte du monde magique.

     

    - Alors, Hellas, c'est là … à peu près au nord-ouest de la carte. Et nous, on est là, en dessous de Phoenicus, donc … tout à fait à l'est.

    - Qu'est-ce qu'on fait ? demanda Shelly. On essaye de retourner à Hellas ?

    - Trop loin … répliqua Illonya. Déjà, on va rejoindre Phoenicus, en restant discrètes. De là, on verra s'il n'y a pas un moyen de contacter les autres. Allons-y !

     

    Toutes deux se levèrent, Illonya désactiva ses barrières, et elles sortirent prudemment du bosquet. Personne en vue … grâce au soleil, elles réussirent à s'orienter, et se dirigèrent plein nord.

     

    - On ne serait pas mieux sur ton bâton ? Parce que quatre cent kilomètres … on n'y sera pas avant un bon moment, alors que tu es suffisamment endurante pour voler plusieurs heures.

    - Tu as raison … et puis au pire, les dragons sont des créatures magiques … je les sentirai arriver avant qu'ils n'aient le temps de nous attaquer.

     

    Illonya invoqua son catalyseur et monta dessus, Shelly s'agrippa à elle, et elles s'envolèrent.

     

    - Au fait, comment es-tu sûre de garder le cap ?

    - On n'est pas loin de la côte Est du continent … il nous suffira de la suivre : Phoenicus est sur le littoral, on ne peut pas la rater.

     

    Elles continuèrent de voler, silencieusement, pendant que quelques minutes, avant qu'Illonya ne se décide à reprendre la parole.

     

    - Dis, Shelly … c'est quoi, l'onyx de Hel ? Un des villageois a dit ça ce matin.

    - J'en sais très peu, mais à la base c'est une légende peu connue et relativement récente, je crois. Rassure-moi, tu sais ce qu'est la vraie forme de ton catalyseur, hein ?

    - Bien sûr. Ce n'est pas mon bâton lui-même, c'est la pierre noire enchâssée dedans.

    - Eh bien, je pense que c'est ça l'onyx de Hel.

    - Tu veux dire que je l'aurais avec moi depuis tout ce temps sans le savoir ?!

    - Exact. À Phoenicus, nous essayeront de trouver des informations dessus.

     

    ***

     

    Yoru n'aimait pas ce qu'il venait de découvrir. Quelques minutes auparavant, il avait enfin atteint la forêt, alors que la nuit venait de tomber. Et il avait entendu des bruits à une vingtaine de mètres, surprenant un mouvement du coin de l’œil. Quelqu'un l'observait, et il n'aimait pas cela.

    Sentant que la personne approchait, il se raidit et s'arrêta. Puis il se retourna, scrutant chaque arbre, chaque cachette susceptible de l'abriter. Soudain, un homme, plutôt grand, bien bâti, aux yeux verts, sortit d'un bosquet, et Yoru se mit en position de combat.

    L'homme s'en aperçut, et s'exclama dans ce que Yoru pensait être du latin. Son interlocuteur vit qu'il n'avait pas compris, et il réitéra, cette fois-ci en japonais.

     

    - Oh, du calme, mon garçon !

    - Qui êtes-vous ? demanda Yoru, méfiant.

    - Thelis. Thelis Eman. Tu t'appelles bien Yoru Yamashita ?

     

    Yoru resta un moment interloqué par sa question. Comment connaissait-il son prénom ? Apparemment, Thelis prenait sa réponse pour un oui.

     

    - Pourquoi m'avez-vous suivi ? l'interrogea le garçon d'un ton presque agressif.

    - Tu m'intéresses, mon garçon. À te voir, en cher et en os, il est difficile de croire que tu fais partie d'un groupe terroriste … Tu as même protégé des voyageurs …

    - Comment ?! s'écria Yoru, abasourdi. Comment ça, terroriste ?!

     

    Thelis haussa un sourcil, surpris. Le garçon avait l'air vraiment paumé … il ne s'attendait pas à une telle réaction.

     

    - Je peux approcher ? s'enquit l'homme. Je ne vais rien faire, juste te montrer quelque chose.

     

    Yoru se détendit, et hocha de la tête. Thelis sortit quelque chose de sa poche, une espèce de petit écran translucide complètement plat, et le lui tendit.

     

    - Euh … je suis censé faire quoi, avec ? demanda Yoru en le retournant dans tous les sens.

    - Tu ne sais pas ce que c'est ? Tu ne viens pas de ce monde, c'est ça ?

     

    Yoru nia, et Thelis reprit l'écran. Il l'alluma : il s'agissait en fait d'une interface connectée aux actualités du monde magique et à l'équivalent d'internet. Puis il appuya son doigt sur l'icône d'une vidéo, et le lui tendit de nouveau.

     

    « - Bonjour à tous nos téléspectateurs, commença une présentatrice sur un plateau télé. Voici les informations du jour. Tout d'abord, parlons de l'incident des ports-portails. Les onze ports-portails du monde magique ont été détruits, et nous n'avons toujours aucune nouvelle du groupe terroriste vu sur les enregistrements de Megalomesembria et Hellas. Il n'y a eu à ce jour aucune revendication. »

     

    Lorsqu'elle termina sa phrase, une autre vidéo se superposa. On y voyait Negi, et quelques un de l'ala alba. Soudain, Negi se rapprocha du pilier central … et le détruisit ! Une dernière vidéo se rajouta, montrant Lya, Illonya, Gira et Yoru, et cette fois-ci ce fut Lya qui réduisit le menhir en miettes.

    Puis une image apparut : celle de l'avis de recherche les concernant.

     

    - Mais … mais … balbutia Yoru … ce n'est absolument pas ce qu'il s'est passé !

     

    Thelis haussa à nouveau les sourcils. Certes, cela expliquait l'attitude du garçon, mais ces images étaient tout à fait officielles …

     

    - J'aimerai bien te croire, mais qu'as-tu pour le prouver ?

    - Eh bien … pas grand-chose … rien en fait, avoua le japonais.

     

    L'homme soupira en s’asseyant au sol.

     

    - Enfin … je te propose quelque chose.

    - Que voulez-vous ?

    - Je dois amener quelque chose d'important à Shangri-la. Et je ne peux pas y aller en vaisseau, pour raisons de sécurité. À Shangri-la, je pourrai rencontrer une escorte rassemblée par mon commanditaire, mais c'est assez loin, et comme tu l'as vu, le coin grouille de bandits. Donc voici mon marché : tu m'as l'air doué, alors je t'engage pour me protéger jusqu'à Shangri-la. Nous sommes aux environs de Vairocana, ça fera environ trois semaines de voyage, peut-être un peu plus.

    - Qu'est-ce que j'y gagne ? Parce que c'est bien gentil, mais j'ai des choses à faire … retrouver mes amis, par exemple, peut être une idée !

    - En restant avec moi, tu seras, premièrement, à l'abri des chasseurs de prime, même les plus forts, qui ont l'habitude de poursuivre les fugitifs. Je ne te cacherai pas que je travaille pour le gouvernement de Megalo et que je suis assez haut placé pour un agent, ils ont l'obligation de m'obéir. Si je refuse qu'ils t'attaquent, ils ne le feront pas. Deuxièmement, avoir des informations d'actualité peut être difficile pour un fugitif. Tes amis et toi avez fait beaucoup de bruit, et pratiquement toutes les informations seront présentées sur le net, tu as donc plus de chances de retrouver les tiens, puisque j'ai accès au net. Et finalement … ça.

     

    Il sortit une paire de lunettes et les mit. Ce fut au tour de Yoru de hausser un sourcil. Qu'est-ce que Thelis avait en tête ? Soudain, son apparence changea du tout au tout ! Puis il retira les lunettes et reprit son apparence normale. Enfin, il tendit la paire au garçon.

     

    - Voici des lunettes spéciales, qui développent une illusion autour de toi pour modifier ton apparence.

    - Merci … Pourquoi vous faites tout ça ? Un agent du gouvernement … vous seriez censé m'arrêter.

    - J'ai mes propres raisons … Je t'en parlerai peut-être plus tard. Mais je remarque que tu es blessé. Quoique ça ne t'a pas empêché de te battre tout à l'heure.

    - Ce n'est pas grand-chose.

    - Tu t'es fait ça au port-portail ?

     

    Yoru ne répondit pas. S'il confirmait, cet homme pourrait prendre ses blessures comme une preuve de participation à l'attentat.

     

    - Peu importe, laisse-moi te soigner.

     

    Thelis incanta un sort de guérison, et les ecchymoses issues de son combat contre Kagami disparurent.

     

    - Je suppose que tu n'es pas assez confiant pour dormir chez moi …

     

    Yoru réfléchit un instant. La perspective d'un bon lit le tentait vraiment, mais en effet, il restait méfiant et préférait dormir à la belle étoile. Il confirma.

     

    - J'ai des choses à récupérer chez moi, ainsi que nos montures : nous n'allons pas voyager à pieds ! Je te donne rendez-vous ici, demain matin. Tiens, c'est une montre du Mundus magicus. Le temps de revenir … je serai là vers sept heures. Ah, et … cette partie de la forêt n'est pas trop dangereuse, tu peux y dormir sans problème.

     

    Puis Thelis disparut à travers la végétation, dans la nuit. Yoru, quant à lui, avisa un grand arbre, avec de grosses branches, et se hissa sur la plus importante d'entre elles, se calant dans une branche qui formait une fourche.

     

    ***

     

    Elle se trouvait dans un endroit noir. Vide. Rêvait-elle ? Peut-être. Lya avait le sentiment de vivre une nouvelle vision, mais ce n'était pas pareil.

     

    - Lya ?

     

    La jeune fille tourna la tête de tous côtés, cherchant la voix qu'il l'appelait, mais il n'y avait personne. Ça l'intriguait, et l'inquiétait aussi. C'était une voix d'homme, venue de nulle part, et dans cet endroit, elle n'avait rien pour se cacher. Parce que Lya pouvait tenir tête à quelque chose qu'elle voyait, qu'elle pouvait appréhender. Mais elle avait beaucoup de mal avec ce qu'elle ne comprenait pas ou qu'elle ne connaissait pas.

    Mais elle réalisa assez vite qu'elle connaissait cette voix. Elle avait du mal à s'en souvenir, mais elle la connaissait.

     

    - Lya, je ne sais pas si tu m'entends, si mon message est passé entre nos deux mondes. N'essaie pas de me répondre, cette télépathie ne fonctionne qu'à sens unique, malheureusement. C'est moi, Drexan.

     

    Mais oui ! Sur le moment, elle n'avait pas tout à fait reconnu sa voix, mais maintenant qu'il le lui disait … Elle écouta attentivement la suite.

     

    - J'ai plusieurs choses à te dire. Premièrement, désolé, je ne te cacherai pas que Katsu a disparu. Il a dit être à la recherche d'informations, dans un mot qu'il nous a laissés. Mais t'inquiéter pour lui ne servira à rien pour le moment.

     

    Comment ça, disparu ?! Qu'est-ce qu'il lui était passé par la tête, à Katsu, hein ? Mais Lya n'eut pas le temps d'y penser plus longtemps : Drexan continuait à parler et elle risquait de rater quelque chose de capital.

     

    - Non, la véritable raison pour laquelle je te contacte, c'est pour te communiquer une information dont je n'ai pas eu le temps de te parler. Je ne pouvais le dire qu'à toi, surtout avec la présence de Gira. Je n'ai pas encore confiance en elle, pas totalement en tout cas.

     

    Lya soupira, légèrement exaspérée. Drexan n'arrêtait pas de tourner autour du pot, et elle avait vraiment l'impression que le ciel allait lui tomber sur la tête.

     

    - Lya, tu n'es pas fille unique. 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :